« Vous ne pouvez pas redresser en onze mois un pays qui s'est affaibli pendant dix ans », dixit Jean-Marc Ayrault. Le Premier ministre donne une grande interview au journal Les Echos.
Jean-Marc Ayrault « espère », à défaut de le promettre ou de le garantir, « voir la situation s'améliorer d'ici la fin de l'année ». Un vœu sans doute pieu : on sait que les dépenses publiques d'un côté et les hausses d'impôts de l'autre vont atteindre d'ici la fin de l'année des chiffres record, sans parler du chômage, dont rien n'indique qu'il devrait baisser dans les mois à venir.
« Confiance », « dynamique », « espoir », « cohérence », tels sont les maîtres-mots du Premier ministre, qui tente –en vain ?- de redonner du souffle à l'action gouvernementale, moins d'un an après l'arrivée des socialistes au pouvoir. Il appelle chaque Français à avancer, à ne pas se laisser abattre : « Tout le monde doit s'y mettre. Cela demande de l'effort, mais on y arrivera ».
Au sujet des chefs d'entreprise en pleine déprime, le premier des ministres parle de « confiance », et des « clefs » pour la restaurer : la stabilité fiscale et la stabilité réglementaire, ainsi que le dialogue social, car « on ne réforme pas sans compromis et sans dialogue ».
De manière plus concrète, il explique que grâce à la Banque publique d'investissement, 120 millions d'euros ont déjà été utilisés en facilités de trésorerie par les PME et TPE, que 430 millions d'euros ont déjà été accordés ou sont en cours d'examen au titre du préfinancement dans le cadre du crédit d'impôt compétitivité, et que l'épargne réglementée va être mobilisée pour renforcer les fonds propres des PME. En outre, il annonce la suppression de l'obligation de rendre publics les comptes pour 1,4 million de TPE, au motif qu'il s'agit là d'« une charge inutile ».
Tâchant de se montrer convaincant, il assure que « les entreprises et ceux qui prennent des risques pour la croissance et l'emploi doivent se sentir entièrement soutenus ».
Avant de conclure, plein d'optimisme : « Je ne veux pas être le Premier ministre du tournant de l'austérité. Aujourd'hui, un effort est demandé, mais ce n'est pas l'apocalypse quand même ! ».