L'intelligence artificielle ... heu ! Cela me paraît à la fois bien difficile et fort peu vraisemblable, pour l'instant.
Avec ses 86 milliards de cellules nerveuses et ses millions de milliards de connexions, le cerveau de l'homme moderne est une merveille de complexité qui n'a pourtant rien d'immuable ni de figé comme le sont les composés d'un ordinateur. C'est ainsi que nos larmes peuvent exprimer le chagrin ou la joie ; notre poing serré peut signifier l’agressivité ou l’embarras ; un sourire peut traduire la sympathie ou le mépris. On peut interpréter la réserve comme une marque de tact ou comme de l’indifférence ou encore de la timidité.
Chez l'homme, si connexions, mémoire et langage il y a, ceux-ci sont faits de chair vive., matière changeante construite pour le changement et qui n'existe elle-même que par le changement. Cela veut dire que notre cerveau incarne un devenir : à coup sur il accomplira demain des opérations que nous sommes incapables de réaliser aujourd'hui. Alors que l'ordinateur, lui, ne fait que restituer ce qui lui a été appris ou au mieux déduire une position sur la base d'un historique ou d'une quelconque observation qu'il a pu mener.
J'ai bien peur que ce ne soit que le jour ou une machine sera capable de distinguer le sens des mots et des gestes (numérique) de la signification exacte qu’ils convient de leur attribuer dans un contexte donné (analogique), c'est-à-dire que ce ne soit que le jour où une machine fera la différence entre le mode numérique et celui analogique, que l'on pourra commencer à parler sérieusement d’intelligence artificielle.
Si ce jour est déjà arrivé, merci de me dire où, quand ? Et à propos de quoi.