Entre les carnets de commandes qui se vident, le manque de trésorerie, la baisse de l'activité, la lourdeur croissante de la paperasserie, les salariés à licencier, la majorité des chefs d'entreprise ont le moral de plus en plus dans les chaussettes. L'indicateur du climat des affaires publié hier par l'Insee, calculé à partir des réponses des chefs d'entreprise des principaux secteurs d'activité, perd à nouveau 2 points en avril et retombe à 84. Il s'éloigne un peu plus encore de sa moyenne de long terme (100 points). Or si le moral est purement subjectif, il reste un bon indicateur de l'état d'esprit des entrepreneurs du pays.
Dans l'industrie par exemple, les entrepreneurs estiment que leur activité passée s'est fortement dégradée, tout comme leurs perspectives personnelles. Les carnets de commandes se dégarnissent et sont jugés très peu étoffés. Malgré tout, l'indicateur, qui tombe à 88, reste nettement supérieur à celui d'il y a quatre ans : au plus fort de la crise financière mondiale, en mars 2009, le moral des industriels s'était effondré à 69 points, avant de remonter progressivement jusqu'à 111 points mi-2011.
Qu'ils travaillent dans l'industrie donc, mais aussi dans le commerce de détail, les services, le bâtiment, partout les chefs d'entreprise se disent plus pessimistes que jamais.
Et rien ne laisse présager que le climat s'améliore au printemps...