L’innovation, un investissement d’avenir pour la France

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Par antoine colboc Modifié le 19 juillet 2012 à 5h15

Nous avons tous en mémoire les années 2000 et la bulle Internet.

Depuis le monde des innovations a profondément changé et aujourd’hui nous avons de multiples raisons de penser que les PME innovantes qui ont pour vocation de croître peuvent se financer dans des conditions qui n’ont jamais été aussi bonnes pour l’investisseur, à condition qu’elles trouvent les capitaux adéquats.

Nous pouvons citer au moins cinq raisons objectives à cette situation :

- La nouvelle génération d’entrepreneurs a été mieux formée et mieux préparée pour affronter les enjeux des marchés innovants : j’en veux pour preuve les nombreux cursus d’études supérieures qui comportent désormais des filières sur la création d’entreprise animées par des professionnels expérimentés et aguerris. L’association CroissancePlus qui regroupent des entrepreneurs innovants milite d’ailleurs pour que les chefs d’entreprises rencontrent les jeunes dès le collège afin de partager avec eux la culture de la prise de risque, parfois de l’échec mais très souvent du succès.

- Le coût des technologies a chuté : l’open source, les nouveaux langages web ainsi que les équipements informatiques et les réseaux sont aujourd’hui accessibles pour des budgets largement réduits en dix ans. Par ailleurs, les grands éditeurs de logiciels comme Microsoft ou les sociétés de technologies comme IBM ou HP ont développé efficacement des programmes d’accompagnement des start-up, leur permettant d’accéder à leurs technologies dans des conditions très économiques. En quelques mois et avec quelques milliers d’euros, il est possible de monter des solutions opérationnelles. Par conséquent, il faut beaucoup moins de capitaux pour lancer un service ou un produit innovant.

- Les nouveaux clients sont à portée de « clic » :jamais l’industrie n’a connu une telle masse de clients potentiels. La montée en puissance d’un nouveau service est ainsi capable d’atteindre une croissance rapide. J’en veux pour preuve qu’il a fallu 30 ans à Microsoft pour atteindre le milliard de clients, 15 ans pour Google et 5 ans pour Facebook !

- L’industrie du financement des entreprises innovantes est devenue mature et la majorité des équipes de gestion des fonds d’investissement ont maintenant une expérience d’un cycle complet de plus de 10 ans. Elles ont développé un savoir faire, à la fois, dans la sélection des investissements, l’accompagnement des entreprises, y compris dans les phases difficiles et la gestion des opérations de fusion/acquisition. Elles sont donc opérationnelles pour accompagner les succès de demain.

- Enfin, la somme de capitaux disponibles à l’investissement qui avait atteint un niveau excessif dans les années 2000 et qui s’était traduit par une chute dramatique des rendements, est revenue à des montants en cohérence avec les besoins. En revanche, le risque aujourd’hui est de connaître une pénurie des ressources financières en France, en raison de l’instabilité fiscale permanente. Il faut donc plus que jamais mobiliser tous les acteurs pour éviter un assèchement du marché des capitaux. Aujourd’hui, la France dispose d’opportunités d’investissement rentable et fertile dans les jeunes entreprises innovantes. Pour qu’elles puissent se développer, il faut maintenir les aides qui leurs sont accordées. Les entrepreneurs de CroissancePlus sont mobilisés pour que le Crédit Impôt Recherche et le statut de la JEI (jeune entreprise innovante) soient pérennisés et demandent également une optimisation de leurs fonctionnements. Misons sur les innovations pour préparer le monde de demain !

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Antoine Colboc est Directeur Associé d’OMNES CAPITAL (anciennement Crédit Agricole Private Equity) depuis 2000. Spécialisé dans le secteur des hautes technologies et après un passage chez IBM France, il prend la Direction générale des filiales britanniques et japonaises du groupe ECS. Il intègre ensuite Russell Reynolds comme Directeur associé. En 1999, il co-fonde Netcre@tion et rejoint ainsi le secteur du capital risque.