Dans les chaussettes ou dans les talons peu importe. Cela fait trois ans, depuis mi 2009 exactement, que le moral des industriels n'était pas descendu aussi bas selon l'Insee. Selon les chefs d'entreprise interrogés en octobre 2012, la conjoncture dans l’industrie se dégrade nettement : l'indicateur synthétique du climat des affaires se replie de 5 points par rapport au mois précédent et se trouve donc dans la zone indiquant une conjoncture défavorable. Or si le moral est purement subjectif, il reste un bon indicateur de l'état d'esprit des entrepreneurs du pays.
Cette morosité ambiante des industriels va de pair avec un vif pessimisme quant à l'activité de leur secteur et à leurs perspectives personnelles de production dans les trois prochains mois. Concrètement, ils ont des raisons de déprimer : les carnets de commandes globaux et étrangers se sont dégarnis et sont considérés comme très faibles. Les perspectives générales, qui représentent l’opinion des industriels sur l’activité de l’industrie dans son ensemble, continuent de se détériorer par rapport au mois précédent ; ce solde atteint un niveau très bas. Enfin, les stocks de produits finis se sont regarnis.
L'indicateur synthétique du climat des affaires dans l'industrie atteint donc 85 points ce mois ci. Il s'éloigne un peu plus encore de sa moyenne de long terme (100 points). Au plus fort de la crise financière mondiale, le moral des industriels s'était effondré, en mars 2009, à 69 points, avant de remonter progressivement jusqu'à 111 points mi-2011. Mais, depuis, il rechute. Le climat des affaires dans son ensemble (industrie, commerce, services, bâtiment) reste de son côté dégradé en octobre: l'indice le mesurant s'établit à 85 points contre 86 un mois plus tôt.