Mais comment va faire le gouvernement pour boucler le budget ? la question se posait déjà après l'annonce de la croissance zéro pour le deuxième trimestre et se pose encore plus aujourd'hui avec l'envoi des feuilles d'impôts. Car il ne manquerait pas moins de 10 milliards d'euros à l'équation initiale, selon les dernières estimations du gouvernement révélées par le journal Le Monde.
Impôt sur le revenu : un mauvais calcul
Le gouvernement était optimiste lors de la prévision budgétaire de 2014 : les impôts devaient faire rentrer dans les caisses de l'Etat 75,3 milliards d'euros. Selon Bercy, les revenus de 2013 auraient du progresser. Mais, comme on pouvait s'en douter, il n'en a été rien. Au final, seuls 48,5% des foyers fiscaux vont payer l'impôt sur le revenu cette année, contre 53% l'an dernier.
Le gouvernement estime désormais que les rentrées d'argent liées aux impôts vont plafonner à environ 65 milliards d'euros, soit 10 milliards d'euros de moins. Et la baisse du plafond familial ainsi que toutes les autres mesures censées rapporter plus d'argent à l'Etat n'ont pas eu l'effet escompté. Les 3,6 milliards d'euros attendus n'ont pas été au rendez-vous.
10 milliards d'euros de moins sur l'IR, et la TVA qui ne va pas rapporter plus
Le Budget de l'Etat est chose complexe mais le gouvernement a, en ce qui concerne les citoyens, deux grands moyens de récolter de l'argent : l'impôt sur le revenu et la TVA, la Taxe sur la Valeur Ajoutée, qui est directement proportionnelle à la consommation et à l'inflation. Or on sait désormais que ces deux paramètres sont à l'arrêt.
La consommation ne repart pas à cause de la crise : les ménages n'ont plus d'argent et du coup consomment moins ; même les Soldes d'été ont globalement été décevantes. Et l'inflation, elle, est en berne, stabilisée à 0,5%, soit quatre fois moins que ce qu'espère Bruxelles pour la Zone Euro : 2% ; le minimum pour un pays économiquement stable.
Voilà qui ne fera pas l'affaire du déficit public : déjà que le gouvernement estime désormais qu'il ne descendra pas en dessous de la barre des 4% en 2014 et que l'objectif donné par la Commission Européenne d'un déficit en dessous de 3% en 2015 ne sera sans doute jamais atteint, le manque à gagner en impôt sur le revenu en 2014 va encore un peu compliquer la rentrée du gouvernement. Et compliquer la situation de la France.
La réduction d'impôt n'est pas en cause
Mais que les mauvaises langues se retiennent : ce n'est pas la baisse d'impôt pour les foyers modestes qui est en cause, même si celle-ci touchera 4,2 millions de foyers au lieu des 3,7 millions initialement prévus. La mesure ne coûtera en effet que 1,25 milliard d'euros.
Le calcul a été complètement erroné, quasiment dès le départ.