Le gouvernement ne veut pas « revenir sur les baisses d’impôts »

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 15 mai 2020 à 11h38
Impot
3,2 MILLIARDS ?La suppression de l'ISF a coûté 3,2 milliards d'euros par an à l'État.

La demande pour un rétablissement de l’Impôt sur la fortune (ISF), supprimé par Emmanuel Macron, se fait de plus en plus pressante pour le gouvernement. Mais Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, ne semble pas enclin à le rétablir : pas question de modifier la politique fiscale entamée.

Une crise qui va durer des années

Concernant la situation de la France, et la crise économique qui attend le pays comme le reste du monde, Bruno Le Maire ne se fait pas d’illusions. La crise est « violente, durable, l’affaire d’années, pas de mois », a-t-il déclaré sur BFMTV jeudi 14 mai 2020. Rien que pour 2020, Bercy s’attend à une récession de 8% en France ; la Commission européenne est légèrement plus pessimiste, tablant sur une récession de 8,2% pour l’Hexagone.

Pour que la croissance revienne, le ministre de l’Économie espère que l’épargne des Français, qui ont largement économisé durant le confinement, soit mobilisée massivement : « cet argent n'est pas fait pour être taxé par l'État, je veux que nous les incitions à investir dans l'économie française pour qu'elle redémarre ».

Pas d’ISF ni de hausse d’impôts

Mais l’annonce la plus marquante de l’intervention du ministre sur BFMTV le 14 mai 2020 concerne l’ISF : il ne sera pas rétabli. Et ce quitte à ce que cette décision ne le rende pas populaire : « c'est très facile de rétablir l'ISF. Si je voulais être populaire, j'irais demain annoncer (...) nous allons rétablir un 'impôt sur les riches' et la France ira mieux ». Un « mensonge » et de la « pure démagogie » selon le ministre : « on l'a fait pendant des années, ça n'a pas marché, ça n'a pas enrichi la France, pas amélioré la prospérité ».

Inversement, les baisses d’impôts et la suppression de l’Impôt sur la fortune ont « donné des résultats », estime-t-il. Si bien qu’il déclare « je ne crois pas que revenir sur les baisses d’impôts que nous avons faites serait un bon choix ».

Reste à savoir s’il parle de tous les impôts ou si ceux touchant les plus modestes ou les classes moyennes seront l’exception qui confirme la règle.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

Suivez-nous sur Google News Economie Matin - Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.