Faut-il acheter son appartement en 2016 ou pas ? Les analyses sont clairement contradictoires et la faute en revient intégralement à... la reprise du marché. Les transactions ont augmenté en 2015 et la tendance devrait se poursuivre en 2016 grâce aux taux de crédit encore très bas. Ainsi, d'un côté on a qui dit qu'il faut acheter maintenant car les prix vont augmenter, d'un autre ceux qui disent qu'il faut attendre car les prix vont baisser.
Immobilier : des prix sur des montagnes russes
La situation est totalement paradoxale et probablement inédite pour que les spécialistes soient en un tel désaccord. Le taux à prêt zéro pour les primo-accédant, les taux des crédits très bas et des prix en chute libre ces dernières années ont permis au marché de se reprendre en 2015. Le nombre de transactions a augmenté de 16% par rapport à 2014 et c'est une bonne nouvelle.
Le secteur se félicite, ceux qui ont vendu sans plus-value un peu moins, mais l'espoir de voir le marché immobilier reprendre des couleurs est bien là. Il reste à comprendre si cette situation va être positive pour les acheteurs ou pour les vendeurs. C'est là que personne ne semble d'accord.
Certains estiment que les prix vont encore baisser, d'autres qu'ils vont augmenter... des montagnes russes devant lesquelles il est difficile d'y voir clair.
Pourquoi les prix peuvent baisser et augmenter ?
Si les prix de l'immobilier en 2016 peuvent encore baisser, malgré plusieurs années de chute, c'est que les vendeurs veulent vendre. Les ménages qui vendent pour acheter, par exemple, ceux qui ont contracté un crédit et veulent en rembourser une partie ou ceux qui ont contracté un prêt-relais commencent à avoir le dos au mur : le marché, en berne, n'a pas permis à leur bien d'être vendu et le temps commence à manquer. Pour vendre plus vite ils vont encore faire baisser les prix.
Et certains analystes, comme Olivier Eluère du Crédit Agricole, y croient : il anticipe une chute de 5% du prix du neuf et de 2% du prix de l'ancien en 2016.
Mais les prix de l'immobilier peuvent également augmenter sous l'effet de l'offre et de la demande. Les ventes qui ont repris en 2016 entraînent, de fait, une pénurie d'offre ce qui pourrait profiter aux vendeurs encore sur le marché. Ces derniers, confiants de la reprise du secteur et voyant se raréfier les biens, pourraient décider d'augmenter les prix afin de profiter d'un peu plus d'argent.
Les crédits se contractant à des taux très bas, les vendeurs savent que quelques milliers d'euros de plus ou de moins ne vont pas influencer de beaucoup les mensualités sur 20 ou 30 ans. Naturellement, cette hausse ne se verra pas dans les vitrines des agences, ou pas de suite en tout cas, mais se concrétisera dans la marge de négociation lors d'une offre.