Après une progression significative lissée sur 3 ans, en particulier grâce à la remarquable année 2017, plusieurs facteurs vont entraîner une contraction du marché immobilier.
La fin des « trois glorieuses » ?
Ainsi pourrait-on résumer les trois dernières années écoulées du marché immobilier en France. Les 4 principaux facteurs de cette progression sont :
- Demande supérieure à l’offre puisque la population ne cesse d’augmenter et que le cercle familial est de plus en plus éclaté ;
- Les taux d’intérêt sont restés bas (entre 1,05 et 1,39%) ;
- L’incitation fiscale Pinel continue de faire et de séduire les ménages accédant à l’investissement immobilier pour des futurs compléments de revenus/retraite ;
- Le maintien des zones ANRU (Agence National du Renouvellement Urbain) qui favorise l’accès à la résidence principale pour les jeunes ménages dans certaines zones urbaines sensibles en vue de les réhabiliter.
Mais certains indicateurs vont évoluer et de nouvelles contraintes imposées aux professionnels de l’immobilier vont rendre le marché plus tendu en 2019.
Alignement des planètes défavorable
Ce qui ne changera pas par rapport aux années précédentes, c’est la demande croissante de logement, pour des raisons démographiques et d’évolution de la structure familiale. Mais ces demandes vont se heurter à une hausse des coûts de construction, liée à l’augmentation des matières premières et à des carnets de commande des professionnels de la construction déjà bien remplis pour 2019.
Viennent ensuite deux autres facteurs qui échappent aux professionnels de l’immobilier :
1. L’instruction des permis de construire sera retardé par l’entrée en campagne électorale des élus en vue des Municipales 2020.
2. A cela, on doit aussi prendre en compte les retards accumulés sur l’approbation des PLUI (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal).
Mécaniquement, cela entraînera une baisse de l’offre immobilière neuve face à une forte demande, d’où une hausse des prix du m² de l’immobilier, compensée par des taux d’intérêt bas… s’ils restent bas !!! Ces éléments permettront tout de même aux investisseurs de profiter de certaines opportunités, en fonction de leurs besoins.
Investissez plutôt au 1er semestre 2019 en centre-ville d’agglomérations privilégiant les transports alternatifs
La remontée des taux d’intérêt régulièrement annoncée devrait intervenir fin 2019. Conscientes des enjeux économiques, les collectivités mettent tout en œuvre pour rendre leurs centres-villes plus attractifs, afin de compenser la future perte de la taxe d’habitation. L’offre de loisirs, services et alimentaire augmente pour devenir plus compétitive par rapport aux zones périurbaines et attirer de nouvelles familles et des primo-accédants. Conscientes aussi de la nécessité de privilégier les alternatives aux voitures, de plus en plus de municipalités facilitent l’accès aux transports publics et proposent des incitations financières pour utiliser les moyens de transport alternatifs, que ce soit covoiturage, vélos, voitures électriques ou encore trottinettes en libre-service...
Le prélèvement à la source pourrait aussi venir jouer les trouble-fêtes. Les écarts plus ou moins importants sur les fiches de paie vont-ils freiner ou encourager les investissements ? Les prochains mois vont être riches d’enseignements.