Après deux mois d'arrêt, le march é? de l'immobilier tend à maintenir son activité? . Mirage aux alouettes port é par le mythe de la maison individuelle en régions ou reprise durable de la construction tant de bureaux que de programmes neufs, l'avenir nous le dira. À l'heure d'aujourd'hui, il reste que le secteur a été sensiblement affecté par la crise et que les signaux de maintien ou de reprise sont à appréhender avec prudence.
Un marché de l'immobilier en demi-teinte dans la crise
Si le secteur immobilier a été effectivement très impacté par la crise sanitaire, il convient néanmoins de distinguer différentes situations selon le marché dont on parle.
Le marché résidentiel a connu un arrêt brutal en mars lors du premier confinement, mais a connu un fort rebond par la suite. Il devrait finalement atteindre un niveau très élevé de transactions en 2020 qui porte le secteur.
Le marché du logement neuf connaît, quant à lui, d'importantes difficultés : la crise sanitaire a effectivement eu un impact sur l'avancement des chantiers, mais c'est surtout l'absence de mises en construction qui rend l'activité difficile. Cela s'explique par l'absence de foncier disponible, mais surtout par les dernières élections municipales qui ont remis en cause bon nombre de permis de construire qui auraient dû être accordés.
Enfin, le marché de l'immobilier professionnel connaît une vraie mutation du fait de l'explosion du télétravail, qui remet en cause le modèle traditionnel de l'occupation des bureaux par les entreprises, et de l'évidement de nombreux locaux commerciaux et professionnels en conséquence des faillites d'entreprises. Autant de signaux, donc, d'une dissymétrie des situations selon les acteurs concernés.
Un relatif dynamisme de l'emploi dans le secteur
Malgré ce contexte tout en contrastes et en incertitudes, on observe un relatif dynamisme de l'emploi dans le secteur, dont la demande en nouveaux profils et candidats reste importante, notamment dans le secteur résidentiel. A fortiori, l'immobilier est devenu une valeur refuge pour les personnes en quête de reconversion professionnelle. En effet, nombreux sont les naufragés de secteurs en difficulté? (restauration, tourisme, évènementiel...) à se tourner spontanément vers cette industrie. Or, c'est l'une des rares qui autorise une reconversion sans diplôme dédié.
Selon la dernière étude de Recrutimmo sur les candidats et recruteurs de l'immobilier, la reconversion est d'ailleurs plébiscitée par 66% des recruteurs. Ce phénomène s'explique, notamment, par la prédominance, chez ces candidats, des softs skills qui reposent sur une intelligence intuitive et émotionnelle valorisant, entre autres, l'adaptabilité? relationnelle, l'intelligence de situation et l'empathie. Les métiers dans l'immobilier reposent essentiellement sur ces facteurs humains et représentent donc un tremplin privilégié pour un rebond professionnel en temps de crise. Rebond qui fait l'attractivité de ce marché malgré la pandémie, d'autant que de nombreux dirigeants n'ont pas hésité à maintenir leurs effectifs et recruter en dépit d'une conjoncture peu clémente.
Des professionnels qui restent inquiets
Toute proportion gardée, l'inquiétude reste de mise pour les professionnels qui, cependant, ont mieux vécu la seconde moitié de 2020 que la première. Lors de la première vague de la covid, l'activité s'est arrêtée brutalement. Les acteurs n'étaient pas préparés ni économiquement, ni fonctionnellement avec un faible accès au digital, ce d'autant plus que le confinement était très strict. De la même façon, les notaires ne pouvaient légalement pas faire signer les actes à distance, ce qui parachevait la paralysie du secteur.
Lors du second confinement, qui a été aussi plus court, les professionnels ont pu, au contraire, anticiper : visites virtuelles, signatures électroniques, chantiers autorisés dans le respect des gestes barrières … Les notaires, dont l'activité ne s'est pas arrêtée, ont aussi pu poursuivre les ventes engagées grâce à la possibilité de recevoir des signatures électroniques à distance.
À ce titre, un vent d'espoir souffle aujourd'hui chez les professionnels, même si tous ne sont pas prêts pour la reprise : les acteurs qui, les premières difficultés venues, se sont immédiatement refermés sur eux-mêmes en se séparant de leurs collaborateurs, se retrouvent maintenant démunis.
La preuve que, surtout en période de troubles, c'est la confiance en l'avenir qui préside aux décisions éclairées.