La solidarité inconditionnelle entre les Etats membres de l'Union Européenne n'est plus à l'ordre du jour. Désormais, que vous fassiez ou non partie de l'Union Européenne, un pays membre de l'UE (autre que le vôtre) peut vous refuser les aides sociales. La cour de Justice de l'UE a estimé en effet que l'Allemagne a eu raison de refuser les aides sociales à une ressortissante roumaine qui s'est installée dans le pays juste pour recevoir l'aide sociale et le chômage.
Une décision qui devrait alimenter un fort débat, notamment en France et au Royaume-Uni, alors que nombre d'immigrés s'installent dans les pays membres de l'Union Européenne sans réelle intention de chercher et trouver un travail mais seulement pour bénéficier des aides de l'Etat.
La fin du « tourisme social » ?
On l'appelle le « tourisme social » et c'est exactement ce qu'était venue faire Elisabeta Dano, selon la cour européenne de justice : elle vit à Leipzig en Allemagne avec sa sœur et son fils. Installée en 2010 dans le pays, l'Allemagne a refusé à la famille les aides sociales.
La Cour de Justice de l'Union Européenne, saisie du dossier, a estimé que l'Allemagne était dans son droit. La jeune femme roumaine se serait installée en Allemagne alors qu'aucun lien particulier ne la liait au pays. Pire, elle n'aurait pas réellement cherché de travail, préférant subsister avec des aides de l'Etat.
La solidarité dans l'UE s'effrite
L'Union Européenne, en pleine crise économique malgré les efforts des divers gouvernements, commence à se demander réellement si la solidarité à tout va qui la caractérise est encore viable. Partout, France comprise, des voix s'élèvent pour la remettre en doute.
Le Royaume-Uni s'insurge contre la vague migratoire qui le frappe et se demande de plus en plus s'il ne va pas quitter l'UE... ce qui lui serait aisé puisqu'il n'a pas la monnaie unique.
En Allemagne plusieurs cas comme celui d'Elisabeta Dano sont en train de sortir : de par son histoire et ses frontières, l'Allemagne est une destination privilégiée pour les migrants d'Europe de l'Est.
« Ce problème n'existe pas » estime la Commission Européenne
Si la Cour de Justice a donné raison à l'Allemagne, une décision saluée au Royaume-Uni et qui sans doute sera appliquée rapidement dans divers pays, la Commission Européenne estime que le débat n'a pas lieu d'être.
Risquant de voir s'effriter, justement, la solidarité entre les Etats européens et les citoyens européens, condition sinequanone de la survie de l'Union Européenne, elle considère que la question est fausse. Aucune réelle donnée n'étant disponible, le « tourisme social » ne serait qu'accidentel et pas un véritable phénomène de société menaçant les Etats-membres.