Pour parfaire leurs pseudo-réseaux de compétences, toutes les directions privées ou politiques, n’hésitent plus à s’entourer de collections d’assistants, de conseillers, en tous genres, assimilées à des élites obéissantes, fidèles à la pensée unique, soumises au pouvoir qui les rémunère et qui les récompense. Pour se rassurer, ces détenteurs du pouvoir complètent la panoplie en faisant appel à des cabinets de conseil de réputation mondiale à n’importe quel prix pour assurer leur crédibilité.
Quelques-uns des « choisis » ont été placés délibérément à des postes clés, sans compétence particulière. Par définition, dans leur fonction, avec leurs attributs, ils refusent sans aucun complexe la notion d’incompétence pour juger leur travail et leur participation. Enclins à accepter la notion d’élitisme, ils s’avèrent arrogant et méprisant pour leur entourage subalterne. Ils s’opposent à reconnaître un droit à l’erreur quitte à faire preuve de mauvaise foi et à reporter la faute sur d’autres. En cas d’échec, ces collaborateurs, suivant le niveau de la position qu’ils occupent ou le niveau de leur étagère, se défendent en masquant les doutes et les raisons de cet échec. Même s’ils les connaissent, ils font mine de les ignorer. La culture de l’incompétence impose à leur hiérarchie de les protéger en toutes circonstances.
Les collaborateurs associés et recrutés, de mêmes origines, ne cessent de se bousculer en répondant à la demande, pour satisfaire leur ambition et leur propre intérêt. Sans se préoccuper de mettre de côté leur ego, ils altèrent la psychologie des relations à l’origine des conflits. Ainsi, ils contribuent à remplir les multiples fonctions qui s’offrent à eux, sans complexe, sans souci de résultat sauf celui de ne pas déplaire. Ils sont d’autant plus nombreux qu’ils se rapprochent du sommet et au plus près du pouvoir exécutif. C’est le principe de la pyramide inversée. Les décideurs eux-mêmes n’hésitent pas à secouer les étagères pour en mobiliser une partie à des tâches confidentielles et plus masquées. Ces victimes choisies au compte-goutte comme porte-parole officieux ou officiels sont destinées à tâter le terrain, à tester une idée incongrue, à faire passer des messages même contradictoires et à démentir si nécessaire leurs propos. Analyser les réactions de l’opinion au travers de sondages leur incombe.
La manière de communiquer est essentielle face à un public restreint ou plus large devant la presse. C’est l’image qui prime. Porte-parole temporaire ou permanent en cas de succès, le « désigné » se considère comme surdoué. La gestion de l’incompétence n’est pas la panacée de tous leurs patrons, mais certains n’hésitent pas à s’en servir pour couvrir une décision mal calibrée ou encore pour revaloriser l’image d’une organisation défaillante ou de hauts responsables en perte de crédibilité. En permanence des élites, présentes sur des postes « bidons » sont pressenties et mobilisées à l’avance pour intervenir à tout moment pour contrer toute critique dérangeante.