Comment définir une découverte ? Une découverte correspond à la mise à jour par forage, d’une colonne imprégnée dont le test limité de production révèle une quantité productible et une qualité d’hydrocarbures susceptibles de développement commercial. Les conditions géographiques et fiscales entrent en compte. Généralement, 10 000 barils par jour d’un brut léger est une découverte.
L’accumulation est alors précisée par des forages d’appréciation autour de la découverte. Un taux de récupération est calculé selon les paramètres physiques du réservoir. Nous n’en sommes pas encore à des réserves prouvées, mais des chiffres apparaissent dans les médias, avec des origines variées et contradictoires. C’est la raison pour laquelle la Securities and Exchanges Commission de la Bourse de New York où toutes les compagnies internationales sont cotées, a fixé des règles très strictes. Aucun chiffrage non audité n’est autorisé. Tous les acteurs sont impliqués.
Que sont les réserves prouvées ? Il s’agit des quantités productibles avec une probabilité de 90 ou 95 %. La mise en production doit avoir été décidée, sur un budget, des contrats de vente et des quotas agréés par les autorités, de façon à ne pas s’opposer aux politiques en cours, en particulier celle de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP). Il est évident que les partenaires ont alors mobilisé les fonds nécessaires pour toutes les infrastructures nécessaires.
On peut parler de réserves non développées avant le démarrage de la production et de réserves initiales. Des réévaluations ont lieu à chaque nouvelle information. On ne connaîtra un chiffrage précis que lorsque la production sera terminée. Ce sont les seuls chiffres que les compagnies ont le droit de publier. De cette façon, toutes les compagnies ont un droit égal à la diffusion de l’information. Les pays producteurs ont parfois intérêt à divulguer d’autres chiffres, supérieurs si cela leur permet des quotas plus avantageux. Cette situation a eu lieu dans les années 1980 pour six pays.
Et les réserves problables ? Il s’agit des quantités additionnelles, assorties de probabilité moindre, environ 50 %. Elles sont définies par les compagnies pour calculer leur risque financier et pour dimensionner les installations. Les réserves prouvées plus les réserves probables correspondent à la cible de production des partenaires.
Je me suis trouvé impliqué dans deux cas extrêmes : une réserve initiale de 2 millions de tonnes a été en réalité la production de chaque année pendant 20 ans. C’est l’étendue de l’accumulation qui était imprécise (Cas Gabès). Un pilote de production nous a fait avorter un projet, parce que la géométrie du gisement, très compartimentée et imprévisible par nos techniques, nous a vite fait perdre de l’argent (Cas Hainan).
L’imagerie sismique, que l’on peut considérer comme une échographie, permet depuis les années 1990 de résoudre beaucoup de cas similaires. Tout pétrolier a connu des histoires de succès et d’échecs.
Il reste enfin les réserves possibles. Ce sont celles qui sont assorties d’une probabilité qui fait penser à un miracle, soit moins de 10 %. Les quantités en jeu font qu’il ne faut pas les dédaigner. Il arrive que plusieurs ou de nombreux réservoirs soient superposés. On peut développer leur production, soit ensemble avec des dispositifs adaptés pour respecter le régime des pressions, ou successivement auquel cas certains font partie des possibles.
Il n’est pas rare de rencontrer un cas où 42 réservoirs sont superposés, avec des fluides différents à une verticale donnée. Quand l’exploration se poursuit plus profondément, d’autres s’ajoutent. Il arrive que les forages soient dirigés tout au long de leur parcours de manière à atteindre certaines cibles pour l’exploration, comme pour la production. Cette technique s ‘est beaucoup développée dans les années 1990.
Le World Energy Resources Program de l'United States Geological Survey (USGS) produit les estimations officielles des ressources mondiales de pétrole pour le Gouvernement fédéral des États-Unis. Ce programme estime que les réserves mondiales restantes sont d'environ 1 000 gigabarils, et les estimations actuelles prévoient l'épuisement de ces réserves connues dans les 50 prochaines années. Les estimations des réserves encore inconnues varient largement, de 275 à 1 469 gigabarils (de 44 à 234 km³). Le Moyen-Orient possède 50 % des réserves mondiales restantes connues. L’USGS estime que les réserves totales représentent environ trois fois les quantités connues. (source Wikipédia)