Pétrole : plus on cherche, plus on trouve

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Par Jean-Paul Boeldieu Modifié le 14 septembre 2012 à 4h40

En matière de pétrole, à quoi assistons-nous actuellement ? Le développement de nouvelles techniques dans les années 1990, particulièrement en imagerie du sous-sol, en connaissance des mécanismes de la genèse des hydrocarbures, l’ouverture à l’exploration de nouveaux territoires, la directivité des forages, la récupération d’huiles lourdes, de gaz et d’huiles de schistes, comme d’argiles …

Tout a concouru à une explosion des ressources qui se sont traduites en réserves dans les années 2000 et vont maintenant être exploitées. L’adage "plus on cherche, plus on trouve" s’applique aux hydrocarbures et cela dure depuis plus d’un siècle. Les productions suivent toujours.
Les hydrocarbures représentent toujours la plus grande part de l’énergie consommée dans le Monde et la principale ressource financière des pays, aussi bien producteurs que consommateurs.

Comment décide-t-on de prospecter un nouveau terrain de chasse ? Il y a des données accessibles pour tous et les fins limiers des compagnies se font une idée de la prospectivité de tous les bassins sédimentaires, à savoir : épaisseur des sédiments , présence de matière organique, de maturation des hydrocarbures, de présence de roches poreuses et perméables (les roches réservoirs éventuelles), de celle de roches au contraire imperméables (les roches couvertures escomptées), de pièges géométriques (appelés structuraux) ou par évolution latérale des sédiments (appelés pièges sédimentaires). Bref, tous les ingrédients de la "cuisine à hydrocarbures".

Deux notions échappent souvent au public : il n’existe pas de poches ou nappes d’hydrocarbures. Ces termes font beaucoup rire les pétroliers. Les hydrocarbures sont présents avec des eaux sursaturées en sels, au sein des pores souvent microscopiques des sédiments.
Ce sont les pressions énormes dans les couches enfouies du sous-sol, qui leur permettent de se libérer par pompage lors de leur production.

Un test dans la phase exploratoire se fait par dépression. Une éruption est un accident, très généralement évité. On a foré 120 000 nouveaux puits l’an dernier. Peu ont défrayé la chronique. Il y a à la fois au même endroit une diversité d’hydrocarbures solides (charbon), liquides (pétrole) et gazeux (gaz naturel). La proportion de ces constituants enterrés, ne sera pas la même en surface, du fait des différences de pressions et de températures. Le carbone est leur point commun, mais d’autres constituants sont dans les mélanges naturels, tels que le souffre.

Les Etats se livrent une concurrence féroce pour attirer les compagnies pétrolières et gazières internationales qui prennent les risques financiers de faire des opérations déficitaires et techniques. Les Etats ne prennent pas de tels risques par eux-mêmes, mais participent, par l’intermédiaire de sociétés nationales, aux bénéfices éventuels de production au sein d’associations avec les compagnies.

Généralement, des données géologiques et géophysiques plus précises sont utilisées par les autorités pour susciter des enchères internationales. Les droits à explorer sont alors attribués à ou aux compagnies les plus offrantes en termes de cash à la signature "bonus", de volumes de travaux obligatoires et de taux d’imposition, soit par volume produit "royalty", soit sur les bénéfices, soit les deux.

C’est alors que les travaux peuvent commencer : géologie, géophysique, géochimie… Il faut compter pour une surface de permis de 5000 km2, une exploration pendant cinq ans coûtant 150 millions de dollars, pour aboutir à une découverte. Et pourtant, le taux de découverte qui était de 1 pour 15 forages il y a 40 ans, est maintenant de 2 sur 3 forages, soit 10 fois meilleur. C’est dire les énormes progrès techniques réalisés.

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