Pas de claquements de portes intempestifs, ni d'éclats de voix. Après cinq ans de crise en Grèce, et au moins cinq mois d’âpres négociations, la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la République français, François Hollande, ont déclaré, après leur rencontre hier soir à l’Elysée, qu’ils attendent désormais d’Athènes des propositions "sérieuses, précises et crédibles". Quelle patience !
L'union sacrée
"Il n'y a plus beaucoup de temps, il y a urgence, urgence pour la Grèce et urgence pour l'Europe", a ajouté François Hollande.
L’enjeu de cette rencontre était essentiellement de montrer un visage uni au sein du couple franco-allemand. Ce n’était pas gagné : on le sent, on le sait, l’Allemagne fait partie des pays les plus intransigeants envers la Grèce, l'accusant de ne pas mener les réformes nécessaires au redressement du pays ; tandis que la France met d’abord en avant l’espoir d’un accord.
Un peu plus tôt dans la journée, le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a annoncé qu’il présenterait aujourd'hui de nouvelles propositions pour obtenir un accord avec les créanciers. Sans la présence cette fois de son ministre des Finances iconoclaste, Yanis Varoufakis, qui a démissionné (les responsables européens, nombreux à le trouver arrogant, auront donc eu sa peau !).
Stop ou encore ?
Un sommet de la zone euro doit se tenir aujourd’hui. Il permettra de prendre la température des dix-huit autres pays de la zone euro, pour savoir qui parmi eux souhaite que la Grèce soit encore aidée, et qui souhaite au contraire qu’elle sorte de la zone euro.
Dimanche, le peuple grec a en effet voté non à 61,31 % au référendum sur le plan de réformes des créanciers (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne).
En attendant, les banques sont toujours fermées, et ce depuis huit jours, et le resteront jusqu’à demain.