OPINION
Beaucoup de marques sont atteintes du « syndrome du ficus », cette plante verte desséchée dans le salon, que l'on finit par oublier quand les invités ne voient qu'elle !
Ce syndrome affecte mortellement les marques qui ne veillent pas à la mise à jour régulière de leurs signes, qui négligent la cohérence entre le « voulu, émis et perçu » de ce qu'elles donnent à voir.
En voyant le président de la République prôner l'offensive hier dans le décor élyséen, sous les stucs, les lambris dorés, avec un public bien sage et mal assis sur des chaises de traiteur dorées, posées sur une moquette chargée et très épaisse (Ah ! La moquette...), je me disais qu'il est urgent de tout changer pour mettre en cohérence le discours et les signes donnés. On ne peut pas avoir raison avec un visage qui a tort ! Des scénographes et communicants ont beau venir au secours de la gestion de l'image de l'exécutif, ce n'est pas la mise en scène qu'il faut ajuster, c'est le théâtre qu'il faut changer !
Le palais de l'Élysée paraît vieux, dépassé, compassé et inadapté à une démocratie moderne qui, comme la France, veut passer à l'offensive. La France dispose d'un capital de marque exceptionnel dans le monde. Elle est classée N° 1 en matière de créativité culturelle et artistique(1). Si, comme il l'a indiqué, le chef de l'État « trace la voie », alors il pourrait « designer la France », en commençant par l'Élysée !
Pourquoi ne pas confier à de grands designers, de grands architectes français, des artistes (comme l'a fait en son temps Georges Pompidou), l'idée de créer une nouvelle maison de l'exécutif. Oui une maison. Pas un palais qui doit s'excuser tous les jours d'être ce qu'il est et ce qu'il exprime : une pompe inadaptée ! Le pape François vient de s'installer à la maison Sainte-Marthe. Le symbole a fait le tour du monde ! Le pape quitte ses appartements isolés, froids et austères pour vivre au coeur de la vie et de la ville. Monsieur le Président, quittez l'Élysée ! Non pas pour vous en évader, mais pour rejoindre la France « offensive » que vous appelez de vos voeux et de votre palais.
« Mon centre cède, ma droite recule, situation excellente : j'attaque ! » Quand Foch est passé à l'offensive, le message a porté, parce que tous les signes ont parlé d'une seule voix !
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Article initialement publié le 17/05/2013