Quelques méfaits du processus d’héritage (1/2)

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Par Denis Oulés Modifié le 6 août 2012 à 7h11

Nos sociétés industrialisées ont pour moteur une économie productive – agronomique, aquacole et industrielle - avec les ressources du sol, du sous sol et des océans, et l'intelligence innovatrice de nos ingénieurs - qui est la base de la création de richesses d'un territoire. Avec des limites dont les concepts de "développement durable" nous font prendre conscience.

Cette économie productive est la source d'échanges que l'on nomme économie résidentielle: depuis le gynécologue qui nous fait naître, l'institutrice qui nous apprend à lire et à innover, l'épicier qui nous vend de quoi se nourrir, le maçon qui construit notre logement et nos locaux de production, le médecin qui nous soigne, l'artiste qui nous divertit et jusqu'aux travailleurs sociaux qui accompagnent nos derniers jours: des économistes montrent qu'un emploi de l'économie productive génère trois à six emplois de l'économie résidentielle.

Première observation: nos dirigeants politiques et leurs journalistes ne font jamais, quand ils parlent d'emplois créés, détruits, soutenus... la distinction entre les premiers P et les seconds R. Et par voie de conséquence, les budgets publics alloués ne font pas cette discrimination et favorisent autant un emploi de l'économie résidentielle qu'un emploi del'économie productive: parfois même beaucoup plus.

Si la priorité est donc de favoriser et soutenir les entrepreneurs de l'économie productive, avec un capitalisme d'entrepreneurs et une économie de marché (plus ou moins bien régulés), il n'y a rien d'anormal à ce que des créateurs- innovateurs-entrepreneurs s'enrichissent de leur vivant, dès lors que cet enrichissement est la récompense d'apports bénéfiques de leur génie pour le bien de l'humanité...

Mais quelle devrait être l'affectation de cette richesse accumulée pour acheter bien plus que leurs seuls besoins hédonistes, au moment de leur disparition ?

Le code civil Napoléonien, s'il a certes supprimé le droit d'aînesse, a prescrit sa transmission aux descendants nés par la loi du hasard de la génétique et des stratégies d'accouplement... De là naissent des inégalités et injustices, et des processus d'appauvrissement...

Dans l'économie productive, la transmission d’une richesse justement accumulée en une génération par un entrepreneur, à des enfants qui ne poursuivent pas l'oeuvre créatrice du géniteur, s'investit trop souvent dans l'économie résidentielle au détriment de l'économie productive.

Nous connaissons tous des histoires industrielles où l'héritage par certains enfants a été réinvesti dans l'immobilier parisien, ou bien englouti dans des activités de l'économie des loisirs, du sport ou de la culture: ceci au détriment de l'activité productive initiale qui avait besoin d'investir et innover pour perdurer. (Rappelons que l'immobilier relève de l’économie résidentielle précitée, et n'a de valeur que conférée par le dynamisme de l'économie productive d'un territoire...).

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Avec une formation d’ingénieur complétée plus tard par des formations pour le management d’activités productives, Denis Oulés a exercé des fonctions très variées dans EDF et Gaz de France : sur le terrain en région industrielle comme en région rurale, et dans des responsabilités centrales (stratégie dans Gaz de France, développement d’activités nouvelles puis internationales dans EDF). Après des missions de détection et accompagnement de spin-offs dans les années 2000, il apporte bénévolement son réseau de contacts avec le monde de la recherche et des entreprises technologiques au service d’un territoire d’un million d’habitants: Sud Essonne et Seine-et-Marne et Nord Loiret et Yonne, appelé ‘Grand GÂTINAIS’.