Ouf, soupirent les conducteurs, au grand dam des écolos ! Le Comité pour la fiscalité écologique a adopté hier un avis proposant de rééquilibrer les taxes sur les carburants, c'est-à-dire ni plus ni moins d'augmenter celles sur le diesel, qui sont de fait aujourd'hui bien moindres que celles sur l'essence. Mais Bercy a répété qu'il n'en était pas question... du moins l'an prochain. En revanche, le ministère de l'Economie et des Finances explique qu'en 2015, une hausse est tout à fait possible. Histoire sans doute de calmer les écologistes, qui montent déjà au créneau.
Début mars, la Cour des comptes a mis le feu aux poudres en publiant un rapport qui établit que 7 milliards d'euros pourraient rentrer dans les caisses de l'Etat, simplement si la fiscalité entre les deux carburants se rapprochait. Soit le double des recettes supplémentaires à trouver d'ici 2016 via la fiscalité verte comme le prévoit le pacte de compétitivité ! Evidemment, tout cela est bien tentant. D'autant que le diesel est dangereux pour la santé -il a été désigné en juin dernier comme substance cancérigène par l'Organisation mondiale de la santé (OMS)- et qu'il pollue davantage que l'essence.
Mais le chef de l'Etat a promis qu'il n'y aurait pas de nouveaux impôts sur les ménages en 2014, et augmenter le prix du diesel aurait certainement provoqué un tollé. Car 80% du carburant actuellement consommé en France est du gazole, et environ 60% des véhicules français roulent grâce à lui. Il faut dire que les constructeurs automobiles français, comme PSA et Renault, ont beaucoup développé de modèles de la sorte.