Malgré le statu quo annoncé sur les taux pendant cette période estivale, nous avons constaté que certains établissements bancaires avaient rehaussé légèrement leur grille sur ce début août, dans un nombre de régions toutefois limité. Des hausses, certes faibles, mais qui présagent ce qui attendra les futurs acquéreurs à la rentrée : une évolution du positionnement des partenaires bancaires pour cette fin d'année.
Commence-t-on à voir les effets de la Loi Hamon ? Avec la possibilité de renégocier son assurance pendant la 1ère année, les banques risquent de voir leurs marges diminuer comme peau de chagrin.... Et comptent donc se rattraper sur les taux.
Ou alors ce sont les effets de l'annonce de Christian Noyer, lors d'une réunion avec la Fédération Bancaire Française, qui a mis en garde les banques qui pratiquent les taux les plus bas d'Europe ?
Ou encore, la volonté de mettre en place la titrisation ?
Ou encore la pression de la BCE et du FMI sur le risque d'un marché immobilier français surévalué ? Egalement, de l'autre côté de l'Atlantique, la Banque Fédérale Américaine se montre de moins en moins accommodante. La BCE ne va-t-elle pas lui emboîter le pas ?
Bref, tous les ingrédients sont réunis pour que les taux repartent à la hausse !
Nous y verrons plus clair à la rentrée, mais la tendance est donnée !
Tous les professionnels s'accordent à le dire : les taux ne peuvent pas rester à un niveau aussi bas. Ils reflètent la morosité de notre économie...
Alors, quelle hausse et quelle conséquence ?
Une hausse de 0.30cts d'ici la fin de l'année est plus qu'envisageable.
Qu'est-ce que cela signifie pour le futur acheteur ?
Tout simplement une baisse de son pouvoir d'achat ! Aujourd'hui, sur 25 ans, un couple avec un « bon profil » (une bonne tenue de compte et un petit apport) peut emprunter 191 886€ pour une mensualité à 900€. Il perdra 6000€ de capacité d'achat en cas de hausse de 0.3 des taux et, s'il souhaite conserver le même budget, son échéance augmentera de 31€ par mois.
Sur le marché, cela signifie quelques m² en moins, un bien avec un peu plus de travaux...
Pour les ménages qui le peuvent, il faut donc envisager sérieusement de passer à l'acte, mais surtout arrêter d'attendre que les taux continuent de baisser ! Cela devient techniquement très difficile mais, surtout, ils s'exposent à la situation inverse !
Et pour les propriétaires ne l'ayant pas encore envisagé, il faut se pencher sur la renégociation de leur prêt en cours. Quelques milliers d'euros d'économies sont envisageables, de quoi redonner le sourire en ces temps dits « moroses » !
On peut se dire que des taux orientés à la hausse permettront de faire baisser les prix. Cette idée, fortement répandue chez les bien-pensants et dans un certain nombre de cercles d'économistes, est bien loin de la réalité du marché français. La hausse de taux n'a que pour effet de conforter les bilans des établissements financiers et de dégrader, s'il ne l'est déjà pas assez, le pouvoir d'achat des classes les plus modestes.
Le marché immobilier hexagonal souffre avant tout d'une pénurie d'offres depuis des années, et cela a pour conséquence de tirer les prix vers le haut.
Tout marché, quel qu'il soit, répond à 2 règles :
La loi de l'offre et la demande
L'utilité du produit
L'offre, en France, est insuffisante. Rappelons à tous que cela fait de nombreuses années que chaque président, chaque Premier ministre, chaque ministre du Logement se fixe un objectif de 500 000 logements construits par an. Où sont-ils ?
Le produit, quant à lui, répond à un besoin primaire : se loger tant comme locataire que comme propriétaire.
Tant qu'on ne réglera pas notre déficit de construction, nous ne pouvons envisager sérieusement une baisse significative du marché de l'immobilier qui permettrait à tous d'accéder à l'essentiel : se loger à un prix raisonnable.
De plus, tous nos politiques ont le mot compétitivité à la bouche, mot qui va faire partie du Top 5 des mots les plus utilisés. Il serait intéressant qu'ils rajoutent, dans les éléments qui font la compétitivité d'un pays, le coût de l'immobilier et tous les effets indirects que cela pose dans les charges d'une entreprise et les charges d'un ménage.
C'est pourquoi encore une fois nous réclamons un Grenelle de l'Immobilier !