Selon l’agence Reuters, (source ici) « les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) sont disposés à mettre fin le plus tôt possible à son programme de rachats d’actifs et à relever dès juillet ses taux d’intérêts, ont déclaré neuf sources à Reuters.
La BCE reste l’une des banques centrales les plus prudentes du monde puisque plusieurs d’entre elles, dont la Réserve fédérale (Fed) américaine et la Banque d’Angleterre, ont déjà entamé la remontée des taux pour tenter de juguler l’envolée des prix.
Elle a racheté pour près de 5 000 milliards d’euros de dette publique et privée depuis 2014 dans le cadre de sa stratégie d'assouplissement quantitatif visant à soutenir le crédit mais aussi à relancer l’inflation, qui a très longtemps été inférieure à son objectif de 2 % par an.
Mais la donne a changé ces derniers mois puisque l’envolée des prix de l’énergie et de nombreuses matières premières a porté l’inflation dans la zone euro à 7,5 %, un niveau sans précédent dans l’histoire de la monnaie unique ».
Nous apprenons plusieurs choses dans cette dépêche courte.
La première c’est que la BCE a racheté pour plus de 5 000 milliards d’euros de dettes publiques depuis 2014 !
5 000 milliards ! C’est évidemment considérable et cela permet de comprendre officiellement que les dettes publiques sont rachetées non pas par les marchés et les investisseurs privés ce qui est le cas dans une économie normale et permet de donner une véritable valeur à l’argent et donc éviter l’inflation malsaine liée à la création monétaire excessive. C’est parce que la BCE achète la dette des Etats, que les taux restent bas et que les Etats peuvent continuer à aller toujours plus loin dans l’endettement qui coûte pas cher !
La deuxième chose, c’est que la BCE va très rapidement cesser d’acheter la dette des Etats européens. Il va donc falloir dès les prochains mois que l’on se finance seul. Sur les marchés. Et ce n’est pas évident avec des taux à zéro, du coup les taux montent et flambent pour attirer le chaland et l’investisseur qui va devoir choisir entre financer la France, l’Allemagne, l’Italie ou la Grèce… et cela ne se fera certainement pas au même taux !
La troisième c’est que la banque centrale européenne va augmenter progressivement les taux, mais, là aussi, plus vite que prévu.
Autant vous le dire, nous sommes dans une mauvaise situation entre la hausse des taux, l’arrêt des achats de dettes publiques par la BCE, la guerre en Ukraine, l’inflation, le Covid et les restrictions en Chine, sans même parler du coût de l’énergie, c’est une politique qui va nous mener directement vers une récession et une grosse crise économique au mieux de type 2008/2009.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !