Le pouvoir d’achat, dont la hausse est une revendication traditionnelle des ménages et des salariés, ne se porte finalement pas si mal. Les derniers chiffres attestent en effet d’une hausse largement supérieure à l’inflation.
Aussi incroyable que cela puisse paraitre, le pouvoir d’achat n’a cessé de progresser en 2013 et en 2014, suivant trois années de stagnation ou quasiment. Le portemonnaie des Français s’est alourdi de +0,5% l’an dernier pour les salariés, et de +0,9% pour les salariés. En 2013, le pouvoir d’achat de ces derniers avait aussi progressé de +0,7%.
Pas de hausse inconsidérée des salaires
Et pourtant, les salaires n’ont pas exagérément augmenté, comme on le reproche souvent à la France qui aurait tendance à ne pas contenir les rémunérations. En 2014, la moyenne a été de +1,4%, soit la hausse la plus contenue de ces dix dernières années. La hausse contenue du taux de chômage, les difficultés économiques, tout cela explique la modération salariale.
Alors, comment expliquer ce rebond du pouvoir d’achat ? Elle est grande partie due à l’inflation. À 0,5% en 2014, l’inflation est si faible que la moindre hausse des salaires se traduit mécaniquement par du pouvoir d’achat supplémentaire pour les salariés et les ménages. Les entreprises, en allouant une hausse des salaires — pourtant modérée, donc — de 1,4% l’an dernier, ont offertes bien plus de pouvoir d’achat que prévu. Les économistes s’accordaient en effet sur une inflation à 1%…
Mais une inflation toujours aussi basse
Et l’inflation ne donne aucun signe de rebond pour le moment : la hausse des prix a même été de 0% au dernier trimestre 2014. Ce sera un puissant levier pour les entreprises lors des négociations salariales avec les employés : non seulement elles pourront arguer, avec raison, d’une hausse des prix contenue, mais également d’une situation sur le marché de l’emploi toujours très tendue. D’ailleurs, les enveloppes consacrées aux hausses des salaires pour 2015 ont déjà baissé à 1,6%, soit 0,4 point de moins que prévu.
Cette inflation stagnante voire nulle est non seulement un moyen pour les entreprises de modérer les hausses de rémunération, mais cela leur offre également une marge de manœuvre pour reconstituer leurs marges, voire… embaucher.
