L'État ne gagne pas d’argent avec les taxes sur les carburants. Ce n’est pas moi qui le dit mais Élisabeth Borne, notre Première ministre, interpellée sur le niveau stratosphérique des prix du gazole et du super à la pompe.
Quand le prix d'un produit augmente, la TVA augmente aussi
Pourtant, la réalité est toute autre. Sur un plein qui vous coûte 100 euros, 60 euros finissent dans les caisses de l’État, en taxes. La TICPE, taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques est la plus grosse, mais il ne faut pas oublier aussi la TVA qui, chose bizarre, s’applique aussi sur la TICPE. Donc, une taxe taxe une autre taxe, tout va bien.
Maintenant, pour être parfaitement honnête, Élisabeth Borne ne voulait sans doute pas dire que l’État ne gagnait pas d’argent avec les taxes sur les carburants, mais qu’il n’en gagnait pas plus, avec la hausse des prix. Malheureusement, là aussi, c’est faux. Quand le prix d’un produit augmente, la TVA, qui représente 20% du prix, augmente aussi proportionnellement. Mais la fameuse TICPE aussi est soumise au même régime, car elle aussi est proportionnelle, alors que fut un temps, c’était une taxe fixe.
La TICPE et la TVA rapportent gros à l'État
En mars dernier, TF1 avait calculé que sur un plein d’une centaine d’euros, l’État gagnait 3 euros de plus, rien qu’en TICPE, avec la hausse du prix des carburants. Depuis, les prix ont encore énormément augmenté, le gain pour l’État doit s’approcher des 5 euros.
Certains me diront, à raison, que l’État a accordé une remise de 15 centimes sur chaque litre de carburant vendu en France. Cela a permis de faire repasser le prix du litre sous la barre des 2 euros pendant quelques semaines. Mais aujourd’hui, cette remise est totalement effacée, engloutie par l’explosion des prix. Et comme les taxes sont proportionnelles et bien... Les 15 centimes de remise d’un côté sont largement compensés par les taxes collectées en plus par l’État.