La croissance française pourrait écrire sur les murs de Bercy "l'impôt m'a tuer" et elle aurait raison. L'Insee, qui a relevé jeudi 16 juin 2016 ses prévisions de croissance pour la France pour 2016 et estimé que la courbe du chômage va bien s'inverser avant 2017, a établi l'impact de la hausse des impôts post-crise économique sur la croissance : un impact très négatif qui n'est pas encore absorbé.
Plein d'impôts en plus c'est plein de croissance en moins
Selon l'Insee, les hausses d'impôts décidées entre 2011 et 2014, initialement sous Nicolas Sarkozy puis sous François Hollande, ont fait beaucoup de mal à la croissance. Bien que les hausses se soient arrêtées en 2014 et que certains impôts ont été baissés, en 2015 cette politique d'impôts élevés a coupé 0,7 % de croissance sous les pieds de la France.
En 2016, l'impact est encore bien présent puisque l'Insee s'attend à ce que la croissance soit amputée de 0,4 % à cause des hausses d'impôts décidées après la crise... et même de 0,1 % en 2017. Après ça, la situation devrait revenir à la normale... si aucune autre hausse d'impôts est décidée, bien évidemment, pour combler le budget de l'Etat et payer les promesses faites aux Français par la gouvernement.
Les hausses d'impôts pénalisent ménages et entreprises
Pourquoi la hausse des impôts pèse-t-elle sur la croissance ? Car elle pèse sur la consommation des ménages. Selon l'Insee, si les ménages ont freiné leur consommation entre 2011 et 2014, ils ont tout de même dû piocher dans leur épargne. Du coup, en 2015, ils ont décidé de mettre de côté malgré les baisses d'impôts : la consommation a repris, mais elle reste en-deçà des niveaux d'avant-crise. L'épargne reconstituée, toutefois, tout devrait revenir à la normale.
Concernant les entreprises... c'est pareil mais en pire. D'un côté les hausses des charges ont pesé sur les marges et les résultats, selon l'Insee, et d'un autre côté la baisse de la consommation a également pesé sur leur chiffre d'affaires.
Toutefois, précise l'Insee, le Cice et le Pacte de Responsabilité, malgré ce qu'en dit le Medef, a permis de combler la hausse d'impôts dès 2015. 2017 pourrait donc bien être le début de la fin de la crise... si un Brexit ne vient pas tout chambouler.