Les heures supplémentaires non rémunérées ont explosé en France

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 22 juin 2021 à 15h45
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7,87Ce sont les salariés qui adoptent une approche hybride, combinant leur temps de travail entre la maison et le bureau, qui réalisent le plus d'heures supplémentaires gratuitement (7,87 heures).

Le nombre d’heures supplémentaires effectuées sans rémunération est en forte hausse. En 2020, les salariés français ont travaillé 6,65 heures par semaine en moyenne sans être payés, contre 4,37 en 2018 et 4,39 en 2019, révèle le cabinet ADP.

Deux heures par semaine non rémunérées de plus en un an

Depuis le début de la crise sanitaire, travailler sans rémunération est de plus en plus courant. Et ce, même dans un pays comme la France, où tout ce qui a trait au droit du travail est très encadré. Selon l'étude Workforce View « People at Work 2021 » réalisée par le cabinet ADP, en 2020, en France, chaque salarié a travaillé 6,65 heures en moyenne chaque semaine sans être payé. Le phénomène existait avant certes : d’après l’estimation d’ADP, 4,37 heures par semaine en moyenne n’ont pas été payées en 2018, et 4,39 heures en 2019. Mais en 2020, ce phénomène a pris des proportions inouïes.

Cela, à la fois du fait qu’on comptabilise davantage d’heures non rémunérées et du fait que le travail non rémunéré touche désormais davantage de personnes. En France, deux tiers des salariés (66%) déclarent désormais effectuer des heures supplémentaires non rémunérées. De plus, plus d’un répondant sur cinq (22%) déclare travailler plus de 10 heures par semaine gratuitement.

Les jeunes ont davantage travaillé sans rémunération que les aînés

Le fait de travailler sans rémunération concerne davantage de jeunes. En effet, les trois quarts (75%) de la Génération Z (18 à 24 ans) déclarent effectuer des heures supplémentaires non payées dont un tiers (33%) plus de dix heures par semaine. C’est deux fois plus que leurs aînés de plus de 35 ans (15%).

Cette explosion des heures supplémentaires non rémunérées, est-elle une conséquence de la généralisation du télétravail, qui floute les frontières entre temps de travail et temps de repos ? Oui, mais pas uniquement. L’étude nous apprend ainsi que les travailleurs « de première ligne » (qui occupent donc des postes « non-télétravaillables ») ont fait davantage d'heures supplémentaires non rémunérées que ceux dits « non essentiels », soit 7,17 heures par semaine en moyenne, contre 5,98 heures.

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Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.