Si les hausses tarifaires ont été très mesurées ces deux dernières années, en partie grâce à la loi Hamon, les assurés pourraient avoir une mauvaise surprise dès le 1er janvier 2017 avec la revalorisation des cotisations : jusqu’à +2,5% en automobile et +4% en habitation.
Contraints par la loi Hamon à mettre la pédale douce sur les augmentations de tarifs en 2015 et 2016 la loi Hamon, qui rappelons-le facilite la résiliation par le consommateur des contrats d’assurance et automobile et multirisques habitation, les assureurs ont l’intention de rattraper deux ans d’une relative stagnation. Comme vient de le révéler le journal Les Echos, la guerre des prix pose aux assureurs des problèmes de rentabilité sur les deux produits phares que sont l’automobile et l’habitation, deux produits d’appel sur lesquels il faut malgré tout se montrer prudent quant aux revalorisations. Un sujet délicat donc, qui explique peut-être pourquoi les annonces tarifaires pour l’an prochain arrivent si tard et que beaucoup d’assureurs ne se sont pas encore prononcés.
Les 3 raisons qui expliquent une hausse des assurances
Sur les contrats automobile, les suppléments appliqués aux primes sont justifiés d’une part, par une mortalité routière qui progresse en 2016 et des indemnisations accordées aux victimes de la route toujours plus importantes, d’autre part par une hausse des tarifs de la réparation automobile, +3% pour les pièces et +2,5% pour la main d’œuvre (chiffres SRA).
Du côté des contrats habitation, il semble que les indemnisations payées par les assureurs (1,2 milliards €) après les inondations du mois de juin aient pesé dans la balance.
L’Etat a pris la décision de relever de 4,30€ à 5,90€ la contribution au fonds d’indemnisation des victimes du terrorisme, une contribution qui concerne tous les contrats automobile et MRH. Pour rappel, cette taxe annuelle avait déjà été augmentée de 1€ au 1er janvier 2016.
Qui sont les assurés qui vont voir leurs primes augmenter en 2017 ?
La MAIF et la MATMUT sont traditionnellement les premiers à communiquer sur les prévisions de tarifs et en principe les autres compagnies ont tendance à suivre leur tendance. Attention, les hausses présentées ici sont exprimées en « hors taxes » et sont médianes. Autrement dit les meilleurs profils vont bien continuer à bénéficier de remises sur leurs primes tandis que les moins bons profils et ceux dits « à risques » vont peut-être devoir supporter des hausses plus importantes que celles annoncées.
On constate donc une segmentation des profils toujours plus importante dans le portefeuille des assureurs. Voilà pourquoi les petites réductions accordées à des profils particuliers sont doublées de petites augmentations de prime sur d’autres contrats, une compensation qui permet à certains assureurs de revendiquer un gel des tarifs « dans l’ensemble ». Autre élément à ne pas négliger au sujet de ces annonces tarifaires, les nouveaux contrats devraient être épargné. En effet, pour rester compétitifs et préserver leur stratégie d’acquisition, les assureurs auront plus tendance à reporter les variations de prix sur les contrats en cours plutôt que sur les souscriptions.
Comparer les assurances : le meilleur moyen de supporter les hausses de prix
Un peu à l’image de ce qui se fait dans l’univers de la banque ou de la téléphonie, nous venons de voir que la fidélité n’est pas toujours récompensée. On pourrait trouver à y redire, mais c’est finalement une bonne chose pour les consommateurs déjà engagés depuis plus d’un an avec leur assureur et qui peuvent donc revoir leur assurance librement (loi Hamon). Profiter de la période des hausses tarifaires pour chercher un contrat plus avantageux ailleurs, c’est l’occasion dans un premier temps de faire jouer la concurrence avec son assureur actuel qui consentira peut-être à s’aligner. C’est aussi saisir l’occasion d’être mieux assuré avec un contrat plus adapté à sa situation, une situation qui a peut-être changé depuis la souscription au dernier contrat.
Notre conseil
Indépendamment des hausses de prix, il est nécessaire pour le consommateur de faire le point tous les ans sur ses contrats d’assurance automobile, habitation et même santé. C’est l’occasion d’opérer des arbitrages entre des attentes en matière de protection et des besoins qui évoluent. Enfin, comparer les offres des assureurs ce n’est pas seulement comparer les prix, c’est aussi confronter les niveaux de garanties pour peut-être obtenir une couverture équivalente pour moins cher ou bien être mieux couvert pour le même prix.