Travailler plus pour gagner plus et redresser la France

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Par Daniel Moinier Publié le 6 mars 2014 à 6h00

Double mauvaises nouvelles pour notre exécutif : un chômage qui n’arrête pas d’augmenter, la Commission Européenne estime que la France aura un déficit supérieur à celui programmé et bien supérieur à celui de l’Union Européenne.

L’année dernière, Bruxelles avait déjà accordé à la France un délai de deux ans supplémentaires pour se conformer aux engagements auxquels sont soumis les Etats membres pour l’atteinte des moins 3 % du PIB. Bonne nouvelle en apparence, mais mauvaise nouvelle pour les finances, puisque pendant ces 2 années, nous aurons des déficits supérieurs à 3 % . Et d’ailleurs avec moins 3 %, la dette ne peut que continuer de grossir puisque c’est encore 55 milliards de déficit en plus. Avec un taux d’environ 4 %, cela représentera environ 140 à 150 Milliards de plus sur ces 2 ans.

Alors que la France, au prix de très importantes réductions de dépenses, tablait sur un déficit de 3,8 % et de 2,8 % en 2015, la Commission Européenne a lancé une douche froide en annonçant qu’elle prévoyait pour l’hexagone en 2014, un déficit équivalent à 4% du PIB. Avec une croissance de 1 % cette année et de 1,5 % en 2015.

La commission a constaté que les hausses d’impôts n’ont pas permis, en 2013, de produire des recettes suffisantes pour atteindre les prévisions de déficits programmés. Et surtout que les efforts entrepris n’ont pas été à la hauteur des recommandations données.

De plus, cette même commission est très préoccupée par la difficulté qu’a la France de ne pouvoir profiter, comme le reste de l’Europe, du mouvement de reprise qui s’est enclenché sur le vieux continent. Elle ne prévoit même aucune reprise de l’investissement avant 2015.

Elle n’envisage pas non plus de reprise de l’emploi avant fin 2015. Le chômage devrait donc se stabiliser vers 11 % en 2014 et 2015, soit 0,2 % de plus qu’en 2013. Michel Sapin quant à lui croit dur comme fer que c’est juste avant la fin de l’année 2014 que la courbe s’inversera.

Avec la réduction des charges employeurs, la suppression des cotisations d’allocations familiales, si elle est mise en place rapidement, il est possible que les entreprises retrouvant de la marge puissent se remettent à embaucher. Mais le processus risque d’être encore long avant de retrouver une véritable relance de l’activité.

Pourquoi ce chômage tient t-il tête à tous les gouvernements depuis les années 80 ?


Explications :

Plus la durée de vie a augmenté, plus la durée du travail a diminué. Tous les gains de productivité, toutes les hausses de charges, d’impôts n’ont jamais su endiguer le coût exorbitant du manque d’heures travaillées.

Il a même été fait tout le contraire de ce qu’il fallait prévoir. Combien de fois n’a-t-on entendu dire que si nous « supprimions » des seniors, il y aurait des emplois pour les jeunes. C’est exactement le contraire, presque tous les pays d’Europe qui ont une durée d’activité tardive, ont un chômage des jeunes plus faible, c’est même proportionnel. L’analyse a toujours été faite en ne considérant que l’emploi et non la richesse d’un pays. Le PIB étant proportionnel au nombre d’heures travaillées, il manque aujourd’hui, 11.000 heures travaillées, payées par salarié sur la durée de vie pour être en équilibre.

Il faut savoir qu’un senior de 60 ans qui part en retraite fait perdre à l’économie, la valeur financière de 4 jeunes embauchés. En ce moment, pour deux départs, il y a à peine une embauche. Dans ces conditions, comment pourrait-on facilement inverser la courbe du chômage ?

Toutes les mesures prises depuis plus de trente années, n’ont fait que différer, retarder l’augmentation du chômage.

Telle la hausse des charges, (multipliée par 3 sur les salaires) en diminuant les marges des entreprises, au contraire l’a boosté en envoyant un maximum d’entreprises « à la casse ».

La seule solution, puisque le marché n’en est plus capable, c’est d’augmenter les temps de travail et d’activité par la loi. Avec une bonne communication, notre bon peuple, aujourd’hui, serait capable de comprendre le très grand avantage de travailler un peu plus, en gagnant plus. C’est le seul moyen pour relancer rapidement la croissance, faire reculer le chômage et remplir les caisses de l’état, sans augmenter les prélèvements.

Les maximes seraient : travailler plus, pour dépenser mieux et ; plus de travail = Plus de Social financé

www.livres-daniel-moinier.com

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.