Inonder les écrans des internautes français de vidéos (et pas que Gangnam Style), oui. Mais pas gratuitement. Les géants Youtube et Dailymotion ne payent pourtant pas, tandis que la masse d'images qu'ils propagent explose (+70% en 2012). Pour y remédier, Fleur Pellerin, ministre de l'économie numérique, propose d'instaurer une taxe sur la bande passante.
Comme un conducteur paye son péage proportionnellement au nombre de kilomètres parcourus sur l'autoroute, la taxe sur la bande passante ferait payer les différents acteurs du web en fonction du trafic généré. Manque de chance, impossible de prélever une part des immenses chiffres d'affaires des géants de la vidéo sur le web, car ils sont établis à l'étranger.
Cette taxe aurait ses avantages. D'abord, les échanges de trafic Internet entre opérateurs seraient tarifés (une méthode nommée « peering payant »). De plus, l'Etat pourrait intervenir afin de garder un équilibre entre les grands tels que Youtube, dont les revenus sont générés par le contenu mis en ligne par les utilisateurs, et les fournisseurs d'accès à internet (FAI).
Les revenus récoltés par cette taxe pourraient être affectés à un fond d'investissement qui serait dédié aux FAI.
Les deux grands opérateurs, Orange et Free, soutiennent le projet de Fleur Pellerin. L'idée a été suggérée par le rapport Collin & Colin sur la fiscalité du numérique, proposé en début d'année. L'opinion vis à vis de la taxe sur la bande passante est favorable à l'échelle européenne.