Si le Royaume-Uni devait divorcer de l'Union européenne sans accord commercial, que se passerait-il sur le plan économique ? La Banque d'Angleterre a dressé un tableau très pessimiste.
Mark Carney, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, a été invité à décrire devant le gouvernement de Theresa May la situation économique du Royaume-Uni si d'aventure le pays devait sortir de l'Union européenne sans accord entre les deux parties (« hard Brexit »). Cette hypothèse ferait plonger le pays dans une crise équivalente à celle de 2008, a-t-il assuré : le transport aérien et ferroviaire entre le Royaume-Uni et le continent serait bloqué, les prix de l'immobilier subiraient une chute abyssale (de -25% à -35%) et le chômage passerait en trois ans de 4% à plus de 10%.
Stress tests
L'an dernier, la Banque d'Angleterre avait fait passer des « stress tests » aux banques du Royaume en cas d'effondrement du marché de l'immobilier (avec une hypothèse de -33%). Les établissements financiers s'en sont sortis… mais avec une perte de 50 milliards de livres durant les deux premières années. Le ralentissement des pris de l'immobilier se fait d'ailleurs déjà ressentir, avant même que le Brexit ne soit effectif. Cette description de Mark Carney va certainement pousser le gouvernement britannique a redoubler d'efforts dans ses négociations avec Bruxelles.
Nuances
Un ministre de Theresa May a toutefois nuancé ce tableau très sombre : tout ce qui a été décrit pourrait ne pas se produire. Mais il importe que Londres s'entende avec l'Union européenne afin d'arracher un accord économique, à six mois du divorce entre les deux parties. Or, les discussions patinent toujours, alors que la limite est fixée au mois d'octobre (le temps de laisser aux États membres le soin de donner leur accord).