Harcèlement scolaire, la vigilance doit aussi porter sur le Net !

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Par Lam Son Nguyen Modifié le 9 novembre 2017 à 14h05
Danger Internet Harcelement Enfant Risque
cc/pixabay - © Economie Matin
73%73 % des parents autorisent les enfants à garder leurs appareils électroniques avant d'aller dormir.

Le harcèlement de quelle nature que ce soit demeure un fait de société. La journée du jeudi 9 novembre 2017, sera pour sa part consacrée à la lutte contre le harcèlement. L’opinion publique a été sensibilisée à cette cause dès la rentrée scolaire à travers la révélation de la Direction de l’Evaluation de la Prospective et de la Performance (DEEP). En effet, les récentes données communiquées (1) ont pointé du doigt la persistance des violences scolaires et d’une certaine récurrence associée au harcèlement : 442 incidents sont recensés chaque jour.

On parle de harcèlement dès lors qu’un individu subit une violence répétée, qu’elle soit d’ordre verbale, physique ou psychologique. Elle peut être le fait d’un ou de plusieurs élèves à destination d’une victime démunie. Aujourd’hui, cette violence qui se trouve au sein de l’école existe aussi sur Internet, un adolescent sur cinq en est victime chaque année. Ces filles et garçons qui subissent une pression via les réseaux sociaux de la part de leurs ‘camarades’ sont souvent déjà victimes de coups et/ou d’insultes à l’école. (2)

Avec une moyenne de 15h par semaine passées sur le Net pour les adolescents (13-19 ans) et de 6h10 pour les 7/12 ans (3) les jeunes sont une cible pour les hackers… mais pas seulement. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, un adolescent sur cinq est victime de cyberharcèlement.

Comment endiguer un tel phénomène ? Où doit se situer l’enseignement d’un premier niveau de vigilance aux dangers du Net ?

Un parent sur trois craint que son enfant ne puisse être victime de harcèlement en ligne (4). Malgré leurs inquiétudes, ils demeurent en retard en matière de surveillance des comportements numériques de leur progéniture. Nombreux sont ceux qui reconnaissent les autoriser à conserver leurs appareils connectés au lit avant de s’endormir (73%) et à ne pas surveiller leur activité en ligne (40%). De tels comportements ne semblent pas prêts d’être réprimés si l’on considère que les technologies ne cessent d’offrir de nouvelles ressources et que le potentiel du marché des objets connectés devrait représenter plus de 10,5 milliards d’appareils IoT domestiques d’ici 2020 (5).

D’un côté, le cadre familial est un premier rempart à l’endiguement du cyberharcèlement. Car, les enfants ont un faux sentiment de sécurité sur Internet, auquel ils ont été confrontés dès leur plus jeune âge. En acceptant un camarade de classe comme ami sur leurs réseaux sociaux, ils ne se doutent pas que ce dernier puisse un jour les prendre pour cible et les humilier sur Internet directement sur leur mur/profil. Or, les enfants doivent être sensibilisés très tôt aux enjeux du Net, je parle ici aussi bien de comportements en ligne que de consommation de l’Internet.

Les parents semblent légèrement dépassés quand il s’agit de restreindre l’usage du Web de 1 à 2 heures par jour. Il ne faudrait pas que, par excès de confiance, ils occultent leur rôle parental et négligent toute prévention aux dangers du Net. Une approche pédagogique est essentielle pour poser les bases d’une bonne conduite en ligne. L’enfant devra être sensibiliser à ne pas cliquer sur tout et n’importe quoi, à ne pas partager d’informations personnelles (adresse, photo, date d’anniversaire, etc.), à ne pas échanger avec des inconnus, etc. autant de comportements à risque qu’il lui faudra éviter. Pour encourager les plus jeunes à agir en ligne de manière responsable, la prescription du cercle familial est capitale. Et c’est sans compter la responsabilité parentale en matière de sécurité de l’ensemble des terminaux et appareils connectés familiaux.

De l’autre, la prescription d’une éducation digitale à l’école est un enjeu dont se sont saisi les autorités publiques. Conscientes que le cyberharcèlement doit être intégré dans la politique de prévention et de lutte contre le harcèlement à l’école. Le Ministère de l’Education Nationale a signé une convention avec l’association e-Enfance afin de prévenir le cyberharcèlement et d’aider les victimes à travers la mise en place d’un numéro d’écoute (0800 200 000), de guide pédagogique, etc.

Le Gouvernement français a également pris l’initiative d’adhérer au Safer Internet Day dont l’objectif, sur une journée, est de sensibiliser les jeunes et leurs familles à un usage responsable du Web. En matière de cyberharcèlement, l’engagement des toutes les parties prenantes est nécessaire pour faciliter l’évolution de tous dans un monde de plus en plus numérique, digitalisé et connecté.

1) https://www.education.gouv.fr/cid1180/direction-de-l-evaluation-de-la-prospective-et-de-la-performance.html

2) https://cache.media.education.gouv.fr/file/2014/60/3/DEPP_NI_2014_39_un_collegien_sur_cinq_concerne_par_la_cyberviolence_370603.pdf

3) https://www.ipsos.com/fr-fr/junior-connect-2017-les-jeunes-ont-toujours-une-vie-derriere-les-ecrans

4) https://fr.statista.com/statistiques/678301/preoccupations-parents-securite-en-ligne-enfants-monde/

5) https://www.gartner.com/doc/3284620/market-trends-choose-functional-business

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Lam Son Nguyen est expert en sécurité Internet chez McAfee France.

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