L’entreprise énergétique française a participé au financement du projet du gazoduc Nord Stream 2 qui devait relier la Russie à l’Allemagne.
Dépôt de bilan
Aux côtés de Shell, de Uniper, de Wintershall Dea et de OMV, Engie avait participé au financement du projet Nord Stream 2 à hauteur de 987 millions d’euros. En attente d’une certification de l’Allemagne, cet investissement d’une valeur totale de 11 milliards de dollars a été achevé fin 2021 mais n’avait pas encore été mis en service. Cette installation de 1.230 kilomètres dans la mer du Nord, d’une capacité de 55 milliards de m3 annuels, sera finalement qu’un « morceau d’acier reposant au fond la mer », selon Ned Price, le porte-parole de la diplomatie américaine.
L’opérateur qui gère le projet germano-russe Nord Stream 2 basé en Suisse a annoncé déposer le bilan et licencier 106 employés. Silvia Thalmann-Gut, responsable économique cantonale du canton suisse de Zoug où était basée cette entreprise, explique que l’entreprise n’a pas pu mettre en place un plan social « parce qu’elle est insolvable », après les sanctions prises par les États-Unis contre Nord Stream 2 AG et ses dirigeants.
Sécurisation de l’approvisionnement en gaz
Dans son communiqué, l’entreprise énergéticienne rappelle que la part des approvisionnements du groupe en 2021, résultant de contrats de long terme avec Gazprom (l’un des principaux fournisseurs de gaz russe) était de l’ordre de 20% de ses ventes et consommations mondiales de gaz. « Si des sanctions européennes ayant un impact sur la poursuite des approvisionnements russes – qui représentent 40% des approvisionnements européens tous opérateurs confondus - devaient être prises, ENGIE s’y conformerait en tout point », explique le groupe.
Engie tient également à rassurer que le groupe « n’a pas d’activité industrielle en Russie et ne développe pas de projets d’investissements sur ce territoire ». Pour sécuriser son approvisionnement, le groupe précise qu’il « dispose d’un portefeuille de contrats de long terme avec la Norvège, les Pays-Bas, la Russie, l’Algérie et les Etats-Unis, qui incluent une part de gaz naturel liquéfié ». Pour Engie, cette crise en Ukraine « montre l’urgence d’accélérer la transition énergétique en Europe ».