Entre la guerre nucléaire et la « paix », bien d’autres possibilités !

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Par Charles Sannat Modifié le 18 mars 2022 à 11h15
Guerre Mondiale Plan Relance Economie
@shutter - © Economie Matin
3,7%La BCE a revu la croissance annuelle de la Zone euro à la baisse, à 3,7% en 2022

J’étais l’invité de David Jacquot sur Ecorama hier. J’ai essayé d’expliquer pourquoi les marchés avaient totalement tord et pourquoi ils ont aussi, à court terme, raison de monter comme cela.

En effet à presque 6 700 points, le CAC 40 n’est que 8 % en dessous de ses niveaux records et il a repris une grosse partie du terrain perdu depuis le début de la guerre en Ukraine.

J’ai essayé d’expliquer dans cette vidéo que la guerre en Ukraine n’est qu’une petite bataille dans une guerre mondiale bien plus grande.

Un conflit qui oppose les grands de ce monde pour la négociation des nouveaux rapports de force dans la nouvelle gouvernance mondiale.

Les structures politiques du monde sont héritées de la Seconde Guerre mondiale.

Chine, Russie, Inde et quelques pétromonarchies, sans oublier l’Iran ou encore le Venezuela veulent un monde multipolaire.

Les Etats-Unis qui bénéficient de la rente de l’effondrement de l’ex-URSS veulent continuer à dominer sans partage le « Nouvel Ordre Mondial ».

Nous en sommes-là.

Le temps est suspendu aux négociations en cours, c’est un peu une drôle de guerre finalement, une époque que nous avons déjà vécu, autrement certes, mais ce genre de moment est un grand classique des guerres. Il précède même généralement les grands conflits.

Alors oui les marchés ont raison en montant et en jouant les négociations qui fonctionnent car ils pensent essentiellement que si c’est la guerre et qu’elle est thermonucléaire nous serons tous morts à la fin. Valoriser ce risque c’est mettre la valeur des actifs à 0 puisqu’il n’y aura pas plus de clients que d’entreprises. Par conséquent chercher à « pricer » la guerre n’a aucun intérêt surtout que si c’est vrai, la valeur de votre PEA ou votre bonus de fin d’année si vous être trader, sera la dernière de vos préoccupations.

Mais les marchés ont tort en ce sens qu’ils ne prennent pas en compte les deux scénarios intermédiaires qui, eux, ont une très forte probabilité de se réaliser.

Le premier est celui d’une inflation très forte et très durable avec une nouvelle répartition de la valeur ajoutée dans les chaînes de production mondiale ce qui serait en faveur de la Chine par exemple.

Le second, c’est que si personne n’est d’accord et que les négociations n’aboutissent pas, nous pourrions nous retrouver avec un nouveau « rideau de fer » et un monde séparé en deux, avec d’un côté le monde occidental mené par les Etats-Unis et l’Europe de l’Ouest. De l’autre côté la Chine, la Russie, l’Iran et dans une moindre mesure l’Inde.

Ce serait un scénario de démondialisation violente et brutale avec un écrasement de la croissance occidentale et la nécessité de changer de modèle économique notamment pour toutes les entreprises qui sont des valeurs de la mondialisation.

Le monde est suspendu et ce qui se passe actuellement est historique. Vous vivez, nous vivons une immense rupture qui va permettre à un monde nouveau d’émerger pour le meilleur ou pour le pire.

Vous l’aurez compris, ce n’est pas un avis de gros vent, mais bien de tempête. D’ailleurs regardez la prochaine « Une » de The Economist qui vient juste de sortir. « L’alternative à l’ordre mondial », un programme et une promesse qui en disent très long.

Tic-tac, Tic-tac…

Préparez-vous !

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.