Airbnb reste la bête noire de la mairie de Paris. Et les relations, déjà glaciales, ne vont pas s'arranger ! La ville a décidé d'assigner la plateforme en justice pour ne pas respecter une de ses obligations.
Depuis le 1er décembre dernier, les plateformes de locations touristiques ont pour obligation de supprimer les annonces proposant des logements sans numéro d'enregistrement. Malgré une mise en demeure fin 2017, Airbnb ne s'est toujours pas exécuté, accuse Ian Brossat, l'adjoint en charge du Logement. Dans Le Parisien, il explique que la plateforme n'a pas fait « le moindre effort » et qu'elle a même « explicitement refusé de retirer les annonces ». Selon l'entreprise, « la loi serait « trop compliquée à appliquer ». De fait, la mairie a donc décidé d'assigner Airbnb en justice, ainsi que Paris Attitude et Wimdu.
Rendez-vous au tribunal
Ces plateformes comparaîtront le 12 juin au Tribunal de grande instance de Paris. La mairie exige le retrait de toutes les annonces ne possédant pas de numéro d'enregistrement, « sous couvert d’une astreinte de 1000 à 5000 € par jour et par annonce ». Ian Brossat indique qu'Airbnb n'a eu aucune difficulté à retirer 4 800 annonces à San Francisco, où un système de numéro d'enregistrement a aussi été mis en place, « soit 50% des locations ». À Paris, ce sont 43 000 logements qui sont concernés : « 84 % des annonces proposées sur d’Airbnb à Paris ne respectent pas la loi ». Si Airbnb devait supprimer toutes ces annonces, il ne lui resterait donc plus grand chose à louer…
Mission d'information
Du côté de la plateforme, on assure avoir rempli sa « mission d'information » auprès des propriétaires. L'entreprise déplore une décision qualifiée de « décevante » qui aura un impact principalement sur des habitants de Paris. Airbnb estime que la réglementation parisienne est « complexe, confuse et davantage adaptée à des professionnels qu’à des particuliers ». Airbnb demande à la ville de Paris des règles « simples, claires et adaptées à tous les acteurs ».