La crise grecque a éclaté le 21 octobre 2009 quand le ministre grec des finances a annoncé un déficit public de 12,5 % du PIB au lieu des 3,7% attendus.
Deux plans de sauvetage qui furent des échecs se sont succédé. « La dette grecque s’élève à plus de 315 milliards d’euros soit 175% du PIB grec. Un PIB qui est passé de 237 milliards en 2009 à 179 milliards en 2014 (…) les gouvernements successifs ont dû diminuer les salaires d’un tiers dans la fonction publique et le secteur privé. Le revenu des ménages a chuté de 35%. Le nombre de fonctionnaires a été réduit d’un tiers de 2009 à 20014. Un quart des entreprises grecques a dû fermer». La Grèce est en défaut de paiement depuis le 3 juillet. Le chômage atteint 25,7% celui des jeunes 50%. Le FMI estimait le 3 juillet à 55,42 milliards d’euros les besoins d’aides de la Grèce dans les 3 ans à venir. Les gens souffrent et pleurent devant les distributeurs de billets fermés. C’est l’échec des constructivistes européens et grecs. Les prétendues réformes n’étaient que des mesures paramétriques. Elles ont, d’une manière ou d‘une autre, consisté à ponctionner davantage les individus pour sauver l’État.
Les Grecs sont épuisés. Le 5 juillet une majorité d’entre eux a dit « non » aux mesures exigées par l’Europe.
Les Grecs pensaient qu’un étatiste pouvait les sauver. C’est la douche froide. Malgré un rejet massif du plan européen par sa population Alexis Tsipras a décidé et fait accepter par le parlement Grec ces mêmes mesures d’austérité exigées par les Européens avant le référendum. C’est de la spoliation légale dans toute sa splendeur. On trouve pêle-mêle augmentation de la TVA, fin des avantages fiscaux pour les îles, recul progressif de l’âge de la retraite, suppression progressive du complément retraite, cotisations santé des retraités portées de 4 % à 6 %., hausses de taxes et d'impôts sur les sociétés, sur les compagnies maritimes ou le luxe, réforme du marché du travail. Cela en échange, espère–t’il, de liquidités et d’une restructuration de la dette. Grâce à quoi Alexis Tsipras veut pouvoir augmenter la dépense publique pour une relance par la consommation. Parmi les dizaines de milliards dont la Grèce a besoin, Alexis Tsipras en demande 35 « pour la croissance ».
Malgré ces concessions les européens renâclent et exigent encore plus de garanties. La confiance n’y est plus.
Que les Européens acceptent ou non ce que le gouvernement Grec met sur la table ne résoudra pas le problème de manière durable. Si une politique de ce genre est mise en place la catastrophe sera immanquablement t au rendez-vous. Elle ne sauvera pas la Grèce tout au plus retardera-t-elle l’échéance. La relance par la dépense publique n’a jamais fonctionné. La fuite dans la dette, restructurée ou pas, non plus.
Quelles que soient les décisions prises personne ne sait vraiment ce qui va se passer.
Si l’on regarde l’Index of economic Freedom 2015 la Grèce figure au 130ème rang mondial en termes de liberté économique, entre le Surinam et le Bagladesh. Avec 54 points elle perd 1,7 point par rapport à l’an dernier et 6,3 points depuis 2011. Or les faits montrent que plus le pays est économiquement libre plus il est prospère. Perdre 6,3 points de liberté économique ne peut que conduire à un drame. La Grèce est considérée aujourd’hui comme « plutôt non libre ». Elle s’enfonce dans le socialisme. Elle suit « La route de la servitude ».
Il y avait pourtant une opportunité extraordinaire à saisir avec le résultat de ce référendum. Cette chance consistait à prendre acte que, puisque les Grecs ne veulent pas se laisser imposer quoi que ce soit, ils devaient prendre individuellement leur destin en main, choisir librement et assumer la responsabilité de leur vie.
La Grèce est au bord du chaos. Il y a tout à gagner à entreprendre des réformes audacieuses. Au-delà des chiffres qui ne sont pas toujours fiables, au-delà des prévisions qui ne sont souvent que des plans bâtis sur la comète ou des vœux pieux, au-delà des intentions véritables de chacun, la seule vraie réforme structurelle est de mettre fin à l’État providence. Rendre aux individus leur liberté de choix c’est le retour de l’action humaine et des incitations. Toutes les personnes sensées savent ce qu’il faut faire. « Se conserver, se développer, c'est l'aspiration commune à tous les hommes, de telle sorte que si chacun jouissait du libre exercice de ses facultés et de la libre disposition de leurs produits, le progrès social serait incessant, ininterrompu, infaillible. » Frédéric Bastiat « La Loi » C’est la réduction de l’État aux fonctions régaliennes et au filet de sécurité pour les plus démunis. Tout le reste est du domaine de la liberté individuelle.
Ce n’est pas ce que fera Tsipras ni ce que préconisent les européens. Pour appliquer Bastiat la politique attend toujours son Dick Fosbury : celui qui sort des cadres de référence, qui agit différemment et qui gagne.