Les routiers vont-ils tout bloquer en France comme en 1984 ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 19 janvier 2015 à 6h44

Après les menaces de grèves en 2014, les routiers sont passés à l'acte. Pas pour les mêmes raisons, en 2014 ils voulaient le retrait de l'écotaxe qu'ils ont obtenu, en 2015 ils veulent renégocier leurs salaires, mais le résultat est le même : une grève des routiers est prévue dès ce lundi 19 janvier 2015. Et elle s'annonce historique.

Quatre syndicats mobilisés pour bloquer les routes de France

La mobilisation des syndicats risque d'être massive pour cette nouvelle grève reconductible qui commence ce lundi 19 janvier 2015 et qui rappelle celle de 1984. C'était alors la première grève des routiers à laquelle s'étaient alors ajoutés les douaniers Français et Italiens. Point culminant de la grève : le 22 février 1984 lorsque sont recensés en France 48 foyers de contestation et pas moins de 240 barrages répartis sur tout le territoire.

Celle de cette année 2015, de grève, pourra-t-elle atteindre un tel niveau et les journaux titreront-ils encore « pagaille sur les routes » et autres unes univoques ? Peut-être. Même si selon la CGT Transports le but n'est pas de bloquer les voitures.

Jérôme Vérité, patron de la CGT Transport, rassure en effet que seuls les poids-lourds seront bloqués, aux péages notamment. Mais il est conscient que « forcément, à la marge, un peu de ralentissement » est à prévoir. Un peu ? Ou beaucoup ?

Car outre la CGT Transports, FO, CFTC et CFE-CGC sont de la partie.

Des mobilisations partout en France déjà prévues

La mobilisation s'annonce forte alors que mardi 20 janvier 2015 le nouveau rendez-vous pour la négociation annuelle obligatoire est prévu. Deuxième réunion : le 22 janvier 2015. Les routiers devraient donc se mobiliser en masse durant les jours qui viennent pour faire pression.

Mais si les grèves sont à prévoir partout en France, l'Ile-de-France devrait être la région la plus touchée avec des mobilisations à Roissy, Porte de Montreuil à Paris ou encore au port de Gennevilliers. C'est d'ailleurs là que le premier véritable blocage est prévu. Tandis que des opérations escargot sont prévues un peu partout, notamment à Marseille et Nantes.

Les provinciaux ne s'en sortiront peut-être pas mieux, surtout dans le Nord, la Bretagne, la Normandie, l'Aquitaine, le Rhône-Alpes et la Lorraine. La mobilisation y devrait être également importante.

Un salaire de 10 euros de l'heure que les patrons ne veulent pas accorder

La revendication des routiers est pourtant simple : ils veulent une augmentation salariale. Ils espèrent que leur salaire sera augmenté pour atteindre un minimum de 10 euros de l'heure, soit une augmentation du pouvoir d'achat de 100 euros par mois.

Mais la lutte risque d'être dure : les patrons ne sont pas enclins à payer plus les routiers et déjà Nicolas Paulissen, représentant d'une des organisations patronales, estimait dimanche 18 janvier 2015 ces revendications « en décalage avec la réalité des entreprises ».

Problème, pour les patrons, la baisse du prix du pétrole a entraîné une baisse des carburants et débloqué donc une marge que les routiers espèrent voir se répercuter sur leur salaire. L'argument du prix du pétrole ne tenant plus, les patrons vont devoir trouver autre chose pour justifier une non-augmentation des salaires.

Les Français, eux, ne pourront que subir en silence les retards des livraisons et les queues sur les grands axes...

les routiers se mobilisent en masse pour bloquer la France et faire augmenter leur salaire

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio