Ras le bol des médecins, grève massive à Noël

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 18 décembre 2014 à 6h15

Si vous ne savez jamais quand est le bon moment pour tomber malade sans risquer que vos collègues ne vous traitent de fainéant ou ne pensent que vous avez pris un jour de congé sans rien dire, nous avons la solution : tomber malade maintenant ! Car c'est le moment : les fêtes de Noël et de fin d'années seront gâchées par la gastro ou le rhume et en plus vous ne trouverez aucun médecin pour vous soigner. On ne peut rêver de mieux.

Car malgré tout ce que dit le gouvernement, la grève des médecins de cette fin d'année 2014 s'annonce parmi les plus suivies de l'histoire de la profession... pour le plus grand plaisir des malades.

Une grève historique

Selon Jean-Paul Ortiz président de la CSMF, le premier syndicat des médecins, l'appel à la grève a bien été entendu : la mobilisation serait « historique » et il prévoit 70 à 75% des cabinets des généralistes fermés durant la semaine entre le 24 et le 31 décembre 2014.

Mais tout commencera un peu avant : le 22 décembre avec le début de la grève des médecins urgentistes. Et si vous n'en avez pas assez : certaines cliniques seront en grève à partir du 6 janvier 2015.

Mais peu d'inquiétudes : les médecins sont liés par le serment d'Hippocrate, fondement de la profession, alors au moins aux urgences et à l'hôpital il devrait être symbolique : les médecins en grève porteront des brassards.

Toutefois, les médecins généralistes et les médecins spécialistes devraient, eux, fermer les cabinets... ce qui entraînera un surplus d'affluence aux urgences pour la période des fêtes, déjà très chargée.

Mais que veulent les médecins ?

Faire grève, c'est bien, mais pourquoi ? Les revendications des médecins sont claires : pas de tiers payant généralisé, revalorisation du tarif de la consultation (actuellement fixé à 23 euros hors dépassements d'honoraires), de meilleures conditions de travail...

Marisol Touraine, qui tente en vain de calmer le mouvement, s'est prête à discuter sur certaines choses, notamment sur le tiers payant généralisé qui sera mis en place mais qui sera fortement contrôlé afin que le système ne se révèle pas explosif.

Par contre, sur un sujet elle ne compte pas revenir en arrière : l'interdiction des dépassements d'honoraires pour les établissements bénéficiant du « label public hospitalier », soit les hôpitaux publics.

La grève de noël des médecins risque d'être une greve historique

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio