Ouf !! On souffle aux sièges du Crédit Agricole et de la Société Générale. Les deux banques françaises, qui avaient tenté l'aventure grecque au lendemain de l'an 2000, ont réussi à refiler la patate chaude à des investisseurs locaux.
Vendredi dernier, la Société Générale a ainsi réussi à vendre Geniki, sa filale hélène, à la banque du Pirée, pour 1 million d'euros. Une banque acquise en 2004 pour 150 fois plus, mais qui aura en fait couté 1400 fois plus à la Société Générale, en raison des pertes cumulées et comblées au cours des dernières années, mais surtout, en bout de course, des exigences du régulateur bancaire grec. Celui-ci, pour que la vente se fasse, à obligé la Société Générale a sortir son carnet de chèque avant la vente, pour recapitaliser celle-ci. Un gag : payer pour pouvoir vendre à perte de toute façon. On parle ici de près de 450 millions d'euros injectés, ou en promesse, condition suspensive du rachat définitif.
Mais la Société Générale s'en sort mieux que sa consoeur verte, le Crédit Agricole. Pour pouvoir se débarraser de sa filiale Emporiki en la fourguant à Alpha Bank, Le Crédit Agricole a du réinjecter pas moins de 2,85 milliards d'euros dans celle-ci, et acheter pour 150 millions d'euros d'obligations de la banque qu'elle cède.... alors que les analystes estiment qu'Emporiki lui en a déjà coûté plusieurs autres. On parle bien ici de milliards !
Ces deux cessions coup sur coup marquent la fin de l'aventure grecque des banques françaises, et réduit leur exposition aux risques d'explosion de la Grèce. Vraiment ? Ah non bien sûr, subsistent les lignes de prêts accordés à la Grèce, cette fois sous forme de bons du Trésor, déjà renégociées à hauteur de 60 à 70 %. Les banques françaises en détiennent plusieurs dizaines de milliards. Dont la prudence comptable élémentaire édicterait désormais d'en faire totalement son deuil ...