La Grèce serait prête à racheter une partie de sa dette, mais il y a un truc, évidemment. Etant donné que la Grèce n'inspire plus confiance à grand monde, ses titres, les bons du Trésor émis sans limite à la belle époque des taux d'intérêts bas et de l'absence de contrôle de l'état réel des finances de la Grèce, ne valent plus grand chose. Ils s'échangent sur le second marché à moins de 25 % de leur valeur initiale....
Conséquence, si la Grèce rachète les titres de dette qu'elle a elle-même émise, ce ne sera pas à leur valeur faciale, mais au prix du marché ! Selon le New York Times, Athènes aurait même commencé déjà à tater le terrain en proposant de racheter des titres à certains investisseurs privés à 27 % de leur valeur, avec un maximum pour certains titres à taux d'intérêt plus élevé que les autres à 33 %. Autrement dit, la Grèce s'est fait prêter 100 à un moment, a versé des intérêts sur ces sommes prétées, dont elle ne remboursera jamais le capital, et parce qu'elle a fait partiellement défaut (restructuration) et parce qu'elle rachétera les titres en circulation chez des créancers privés pour un quart à un tiers de leur valeur.
Néammoins, ce scénario n'est pas la panacée. D'abord, avec quel argent racheter ? Celui prété par l'Europe et le FMI, et censé aider la Grèce à boucler ses fins de mois ? Rien n'est dit à ce sujet. De même cette dette, entre les mains de créanciers privés, est infime, comparée à celle détenue par le FMI, la Banque Centrale Européenne, et le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF). Les créanciers publics et institutionnels détiennent les 3/4 de l'immense dette grecque. Le jour où ceux-ci ferait un trait sur tout ou partie de leurs créances, le sort de la Grèce s'améliorera, mais pas forcément celui des créanciers..