Les négociations sont dans l’impasse la plus totale. Alors que la Grèce risque d’être mise en défaut de paiement demain, le gouvernement grec a décidé de fermer les banques grecques dès ce matin, et pendant 10 jours. Les retraits bancaires sont limités à 60 euros par jour.
Enrayer la fuite des capitaux
L’objectif de cette mesure radicale, qui avait déjà été prise à Chypre au plus fort de la crise, est d’empêcher un "bank run" : quand tous les épargnants se précipitent aux guichets automatiques pour retirer de l’argent et vider leurs comptes (et le planquer sous le matelas, en attendant mieux !).
C’est le seul moyen, avec le contrôle des capitaux évidemment, qui a été lui aussi mis en place, d’empêcher une fuite des capitaux vers l'étranger. Le seul moyen aussi d’empêcher, in fine, des faillites bancaires. Car une banque sans cash est une banque condamnée !
De fait, les Grecs n’ont pas attendu ce matin que les banques soient fermées pour protéger leur épargne : ce week-end, près de 1 milliard d'euros a été retiré des guichets ce week-end, soit 30 fois plus que d’ordinaire !
Seuls les touristes séjournant en Grèce possédant une carte de crédit étrangère seront libres de retirer les sommes de leur choix à l’ATM.
Le président François Hollande va réunir ce matin à partir de 9 heures un Conseil des ministres restreint consacré à la situation en Grèce.
Un bras de fer ininterrompu
Cela fait cinq ans que la Grèce négocie avec ses créanciers, qui exigent de nouvelles réformes en échange de nouveaux prêts. Mais les Grecs en ont marre, dixit leurs dirigeants, qui prônent la fin des mesures anti-austérité. Alors que de nouvelles négociations ont lieu ce week-end, le Premier ministre grec Alexis Tsipras et son ministre des Finances ont soudainement déclaré qu'ils allaient organiser en Grèce un référendum le 5 juillet (soit cinq jours après l'expiration officielle du programme d'aide européen, trop tard donc) : ils veulent demander aux Grecs s’ils acceptent le nouveau plan d’aide, en échange de nouvelles réformes. Eux parlent de "démocratie", quand les institutions internationales et européennes y voient un "chantage".
Furieux, les ministres des Finances de la zone euro ont aussitôt interrompu les négociations.
D’autant que le Premier ministre grec appelle à voter "non" !
Un risque accru de défaut de paiement
Le problème, c'est que demain, 30 juin, la Grèce doit rembourser 1,6 milliard d'euros au FMI. Si elle n’y parvient pas, alors elle sera déclarée en défaut de paiement. Avec le risque qu'elle sorte de l'euro, et même de l'Union Européenne. Ce serait une première sans précédent. Probablement une catastrophe, pour la Grèce, et pour l'Europe.