Grèce : le peuple vote « non » au référendum

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Par Laure De Charette Modifié le 6 juillet 2015 à 9h38
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@shutter - © Economie Matin
50D'ici les trois prochaines années, la Grèce aura besoin de 50 milliards d'euros

Ils ont dit "non". Et pas du bout des lèvres : les Grecs ont voté non hier à 61,31% à la question posée par leurs responsables politiques. Donc ils ne veulent pas du plan d’aide élaboré par leurs créanciers, qui se résume ainsi "argent frais contre réformes". Non à l’austérité, non à de nouvelles réformes, non aussi à… une nouvelle enveloppe, dont ils ont cruellement besoin ?

Un saut dans l'inconnu

La Grèce a plongé hier dans l’inconnu le plus total puisqu’une majorité des 10 millions d'électeurs grecs ont refusé le plan d’aide de la troïka (BCE, UE et FMI).

A en croire Yanis Varoufakis, le ministre des Finances grec, en "24H, nous pourrions avoir un accord". En somme, il espère, fort de cette victoire, arracher l'accord qui est âprement discuté depuis plus de 5 mois.

Rien n’est moins sûr ! Les négociations vont-elles reprendre ? Les responsables des institutions européennes vont-ils accepter de s’asseoir de nouveau à la table des négociations, après la "trahison" présumée des négociateurs grecs ?

Hier soir, le cafouillage l’emportait encore, comme si tout le monde était un peu pris de court par le "niet" fort et massif du peuple grec.

D’un côté, François Hollande a assuré qu’il n’était pas question de laisser tomber le pays, même en cas de "non". Sous-entendu, pas question de laisser la Grèce sortir de l’euro, voire de l’Union Européenne.

De l’autre, Martin Schultz, président du Parlement européen, a déclaré hier dans la journée que la Grèce devrait prendre "une autre monnaie" si le "non" l'emportait.

Et maintenant ?

Pour l’heure, personne ne sait si l’Europe va continuer, par solidarité, à verser des dizaines de milliards d’euros à la Grèce (sans rien espérer en contrepartie ?! ). Ni si elle va procéder, bon gré mal gré, à l’annulation, au moins partielle, de la dette grecque. Ni si elle va répondre à l’ultimatum grec par un coup d’éclat, en lançant un tonitruant : "Alors ciao" !

Une réunion des directeurs du Trésor de la zone euro doit se tenir aujourd’hui, préalable aux rencontres des 19 ministres des Finances de la zone euro.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.