Mais à quoi joue la Grèce ? Le pays ne cesse de stupéfier l’Europe et ses créanciers en multipliant les actions sans queue ni tête. Alors qu’Alexis Tsipras, le Premier ministre grec, a convoqué le week-end dernier, à la surprise générale, un référendum, il a demandé mardi 30 juin un nouveau plan d’aide pour restructurer la dette du pays.
Cette demande a d’autant plus surpris qu’elle ne s’accompagne pas de références aux réformes structurelles dont le pays a besoin. En revanche, Athènes décrit par le menu l’aide nécessaire à sa survie pour les deux prochaines années… tandis que le pays est ce mercredi 1er juillet officiellement en défaut de paiement vis à vis du FMI.
Nouvelle demande d’aide
Dans le détail, ce plan d’aide — le troisième — a été envoyé à Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, Jeroen Dijsselbloem, son homologue de l’Eurogroupe, et au MES (Mécanisme européen de stabilité). Alexis Tsipras y quémande rien moins que 29 milliards d’euros pour couvrir les remboursement dus aux différents créanciers de la Grèce jusqu’à la fin 2017. Cette aide servirait également à éponger les créances au FMI.
Nouvelle restructuration en vue ?
Il demande aussi à l’Europe une nouvelle restructuration de la dette du pays qui lui permettrait, arrivé à cette échéance, de se financer à nouveau sur les marchés financiers. Tout cela coûtera beaucoup d’argent, mais en contrepartie, le Premier ministre grec ne donne rien en termes de réformes. Les autorités européennes peuvent-elles réellement accepter de prendre en charge une nouvelle fois le pays alors qu’il s’apprête à voter, basiquement, pour ou contre l’Europe ?
Quoi qu’il en soit, malgré l’aspect surréaliste de la demande, celle-ci fait la preuve que le gouvernement grec reste ouvert aux négociations. Mais en se contentant de demander toujours plus d’argent sans rien donner en effort, il prête le flanc aux critiques et à l’exaspération de ses partenaires.