Ce n'est qu'un enième épisode de la tragédie grecque qui ne se déroule même plus sous nos yeux : Les médias se sont lassés des images de violence à Athènes, des reportages sur l'écosystème de la débrouille qui prend peu à peu la place de l'économie "normale en Grèce, sur l'évasion fiscale, les privilèges de l'Eglise orthodoxe mais aussi ses soupes populaires, etc.
Oui, pendant que la Grèce s'enfonce en silence, la troïka composée d'experts du FMI et de la Commission Européenne a une nouvelle fois tapé du poing sur la table, et pris l'avion ce week-end pour mettre la pression sur le gouvernement grec. Celui-ci, composé d'une coalition hétéroclite issue des élections législatives de juin dernier, rechigne évidemment à continuer à couper dans les dépenses publiques, alors que plus rien ne marche correctement déjà en Grèce. C'est pourtant la condition exigée du FMI et de l'Europe pour continuer à injecter à fonds perdus de la trésorerie dans le tonneau des Danaïdes grec. Athènes a impérativement besoin de la prochaine tranche de 31,5 milliards d'euros dans les prochains jours, sinon, c'est le dépôt de bilan, appelé faillite pour un Etat.
La troïka de son côté a tenté de mettre le gouvernement grec face à ses responsabilités. Même si les traitements des fonctionnaires et les retraites ont déjà été réduits de près de 25 % depuis le déclenchement de la crise, les seules pensions représentent à elles seules 35 milliards d'euros en rythme annuel sur les 88 milliards de dépenses de l'Etat ! Prochaine étape : le passage de l'âge de la retraite à... 67 ans. Encore une occasion de voir Athènes mis à feu et à sang.