Et pendant ce temps, les dettes s’accumulent qu’il faut bien rembourser à un moment ou à un autre. La Grèce a un besoin urgent de fonds pour rembourser une grosse créance au FMI : 300 millions d’euros à trouver avant… ce vendredi 6 mars.
Et ça n’est que la première échéance d’une série de quatre remboursements qui verra le pays allonger un total d’1,5 milliard d’euros rien qu’au mois de mars. Autant dire qu’avec des classes vides et les bâtons dans les roues qui ont été posées là par ses créanciers, la Grèce s’apprête à vivre des heures douloureuses.
Qui veut de mes obligations ?
Pour tenir ses engagements, le gouvernement d’Alexis Tsipras va émettre ce mercredi 4 mars pour 875 millions de bons du Trésor d’une maturation de 6 mois. Habituellement, ce sont les banques grecques qui se portent acquéreurs de ces obligations, elles rencontrent en effet assez peu de succès auprès des investisseurs internationaux.
Le hic, c’est que ces institutions bancaires ne pourront pas épauler le gouvernement cette fois : la Banque centrale européenne leur a interdit d’augmenter leurs fonds avec ces obligations à court terme afin de préserver leurs fonds propres… Privé du financement traditionnel de ses banques, à qui l’État grec va-t-il vendre ses obligations ? Pour soulager la Grèce, la BCE a mis en place un système plus contraignant et plus coûteux à terme, l’ELA, une solution à laquelle le pays ne pourra pas éternellement avoir recours.
La BCE ne fera pas de cadeaux
La dette de la Grèce ne s’arrête pas à ce 1,5 milliard d’euros. D’ici l’été, elle devra avoir remboursé 6,7 milliards supplémentaires, cette fois à la BCE. Et Mario Draghi a bien fait savoir que sa Banque ne comptait faire aucun cadeau au gouvernement Tsipras tant que celui-ci n’aura pas mis en œuvre les réformes nécessaires. Son ministre des Finances, Yanis Varoufakis, a d’ailleurs fait connaitre son souhait de renégocier très rapidement la dette du pays vis à vis de l’institution de Francfort.