Avec ses partenaires, la Grèce n’a jamais hésité à jouer la carte du pire. En l’occurrence, la crainte d’une sortie du pays de la zone euro plane toujours dans les relations compliquées avec les créanciers internationaux qui n’ont aucune envie de faire replonger l’Europe et le monde dans une nouvelle crise économique.
Et les négociateurs grecs le savent parfaitement, et ils en jouent comme personne. Durant les vendredi 17 et samedi 18 avril, se sont tenus des « réunions de printemps » au FMI et à la Banque mondiale, durant lesquelles les grands de ce monde ont pu s’entretenir en tête à tête avec Yanis Varoufakis, ministre des Finances grec.
Des négociations ardues
Ce dernier, désormais un habitué des négociations internationales, s’est vu signifier par à tour de rôle que la Grèce devait respecter ses engagements. Christine Lagarde, la patronne du FMI, a prévenu qu’il était dans l’intérêt du pays de rembourser un milliard d’euros en mai, et que la Grèce n’allait pas avoir droit à un délai : ça ne s’est jamais vu en trente ans et cela « équivaudrait à un financement supplémentaire ». Pas question de faire une fleur au pays.
Même discours de fermeté pour Mario Draghi, le patron de la BCE, qui ne veut pas voir la Grèce sortir du jeu européen — à moins de vouloir s’asseoir sur quelques 110 milliards d’euros. Le « Grexit » aurait des conséquences funestes, pour la Grèce d’une part, mais aussi pour la zone euro, fait-on valoir au FMI… même si l’Europe s’est doté d’outils institutionnels pour tenir un tel choc, sans oublier une BCE beaucoup plus interventionniste.
Un plan de mesures attendu
Les négociations ont repris aujourd’hui à Paris, où le FMI, la BCE et l’Union européenne comptent bien, une fois de plus, pousser la Grèce à prendre le chemin de la responsabilité en exigeant d’Athènes un plan de réformes solide. La pression continue donc de monter sur la Grèce, mais rien ne dit encore que cela soit suffisant pour pousser le pays à prendre ses responsabilités vis à vis de ses créanciers.