Cherchez l'erreur : alors que la troïka européenne continue à sonder si les réformes sont bien en oeuvre en Grèce, afin d'accepter de débloquer la prochaine tranche d'aide dont le pays a impérativement besoin pour payer ses fonctionnaires - on parle de la modeste somme de 31,5 milliards d'euros tout de même dont le sort sera scéllé lors du Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement les 18 et 19 octobre prochain... le ministre du Développement grec a trouvé une enveloppe de 30 millions d'euros pour financer la construction... d'un circuit de Formule 1.
Que sont 30 millions à côté des 327 milliards d'euros de dettes engrangés par le pays, dont une large partie a déjà été abandonnée par les créanciers ? Costis Hatzidakis, le ministre qui a signé l'engagement de dépenses, explique que cet argent, adossé à des financements privés, devrait créer ... 5000 emplois, et 3000 emplois intérimaires. Soit un peu moins de 1000 euros investis par emploi créé... si le projet voit le jour. En effet, un tel circuit n'a de sens que si des voitures de course roulent effectivement dessus un jour. Or, la Fédération internationale du sport automobile n'a pas encore confirmé pour l'instant qu'il y aurait un jour un Grand Prix de Grèce, alors qu'il n'y a déjà plus de Grand Prix de France.
En 2004, les Jeux Olympiques d'Athènes, censés dynamiser le pays, avaient en fait laissé une ardoise de 9 milliards d'euros. Financés aujourd'hui par les créanciers de la Grèce....