La Grèce n’est pas en défaut de paiement : elle prend son temps. À la surprise de ses partenaires, Athènes a décidé de retarder le versement dû au FMI, qui devait recevoir une série de chèques. Problème : les caisses de l’État sont désespérément à sec.
Dans le détail, la Grèce devait payer 300 millions d’euros au FMI le 5 juin, puis ensuite trois paiements en pratiquement une semaine, pour un total cumulé de 1,6 milliard d’euro. Le pays a décidé de rembourser le tout en une seule fois, pour le 30 juin — alors que le dernier versement aurait dû avoir lieu le 19 juin.
Des caisses toujours aussi vides
Il se trouve que ce dispositif est autorisé par le FMI. Les pays membres peuvent en effet demander à « grouper » les remboursements dus sur un mois. La décision de la Grèce « répondait à la difficulté administrative engendrée par ces multiples remboursements en une période de temps restreinte », d’après le communiqué de presse du FMI.
Le hic, c’est qu’Athènes a fait cavalier seul dans cette affaire, mettant ses partenaires — dont le FMI — devant le fait accompli. C’est d’autant plus vrai que le gouvernement Tsipras avait assuré que le Fonds allait recevoir son premier remboursement avant le 5 juin… Christine Lagarde, la directrice du FMI, avait même déclaré sa confiance en la Grèce.
La dernière tranche en sursis
C’est qu’Athènes a encore besoin de temps. Le pays pouvait rembourser la première échéance, mais les trois autres auraient nécessité un accord politique pour que le pays puisse obtenir l’intégralité de la tranche d’aide, soit 7,2 milliards d’euros. Mais si Athènes ne paie pas avant la fin du mois, ces prêts s’envoleront.