Les villes existent depuis plus de 5 000 ans. Les premières sont nées en Mésopotamie (aujourd'hui l'Irak et le nord de la Syrie), entre les fleuves du Tigre et de l'Euphrate. Leur création coïncide avec le développement de l'agriculture et de différents métiers. La ville d'Uruk (devenue Warka) a été l'un des principaux sites de la Mésopotamie.
Au fil des siècles, la croissance démographique et l'essor du commerce ont favorisé la création et le développement des villes. Selon l'Onu, en 1950, 30 % de la population mondiale vivait dans des villes. Le seuil des 50 % a été dépassé dans les années 2000.
On estime qu'en 2050, la planète comptera 70 % de citadins. L'exode rural a transformé les grandes villes en mégapoles.
En 1950, New York et Tokyo étaient les seules agglomérations de plus de 10 millions d'habitants. En 2025, il y en aura 37, surtout en Asie, en Afrique et en Amérique latine. De nouvelles seront créées.
Doha, entre mer et désert.
Situé dans le golfe Persique, le Qatar est le pays doté du PIB/habitant le plus élevé du monde (85 000 euros par an). Doha est sa capitale, depuis l'indépendance du pays en 1971. La ville, dont le nom signifie « le grand arbre » en arabe, était un petit port de pêche jusqu'à la découverte de pétrole et de gaz dans la péninsule.
En moins de 50 ans, elle est devenue la plus grande du pays, abritant plus de 50 % de la population, soit près d'1 million d'habitants. Pour accompagner cet essor et encourager l'accueil de grandes entreprises, Doha a triplé sa superficie depuis la fin des années 1990, en grignotant sur le désert et la mer. Une urbanisation spectaculaire encouragée par l'émir Hamad ben Khalifa al-Thani, au pouvoir entre 1995 et 2013.
En témoignent les tours d'affaires du centre-ville ou les îles artificielles. Et les projets de construction pharaoniques ne sont pas terminés. En vue de la Coupe du monde de foot de 2022, plusieurs stades couverts et climatisés ont été bâtis près de Doha. Des organisations internationales et des médias ont dénoncé les conditions de travail de la main-d'oeuvre étrangère sur ces chantiers, où, selon eux, des centaines d'ouvriers sont morts.
Incheon, la ville « verte ».
Incheon est située à l'ouest de Séoul, la capitale de la Corée du Sud. Simple port sur la mer Jaune, son développement a été dopé par la création d'une zone franche en 2003. Au coeur de ce projet, un nouveau quartier, Songdo, bâti en terre-plein, c'est-à-dire gagné sur la mer, avec un objectif de développement durable. Il a attiré de grosses entreprises, comme Samsung, et a boosté le développement de la ville. Plus de 2,6 millions de personnes vivent à Incheon, devenue la 3e plus grande ville de Corée du Sud.
À Putrajaya, des copies à gogo.
Des milliers d'hectares de palmiers ont été rasés dans les années 1990 pour faire place à Putrajaya, la nouvelle capitale administrative de la Malaisie. Objectif : délester Kuala Lumpur, à 25 km au nord. La nouvelle cité satisfait les désirs du Premier ministre. Fan de la ville de Colmar (Haut-Rhin), il en fait reproduire une partie du centre historique, ainsi que de célèbres ponts, dont ceux de Sydney, San Francisco et Rotterdam
Iqaluit, l'isolée.
En 1999, les Inuits obtiennent un terrritoire autonome : le Nunavut, tout au nord du Canada. Iqaluit en devient la capitale. Prise dans la glace huit mois par an, elle n'est accessible qu'en moto neige et en traîneau. Et, l'été, on ne peut s'y rendre qu'en bateau ! Cette capitale compte 7 000 habitants.
Astana, la nouvelle capitale.
En 1997, le gouvernement du Kazakhstan a décidé de transférer le pouvoir d'Almaty à Tselinograd, devenue Astana, 1 200 km plus au nord, au milieu des steppes.
La nouvelle capitale a été imaginée par les plus grands architectes internationaux, comme le Britannique Norman Foster, concepteur du viaduc de Millau (Aveyron). Avec le palais de la présidence (à droite, au deuxième plan sur la photo), appelé Ak Orda (« la maison blanche »), ou les tours dorées en forme de cône abritant des ministères, la ville a un côté futuriste. D'autres chantiers sont en cours pour préparer Astana, l'une des capitales les plus froides du monde (environ -15 °C en décembre), à accueillir une exposition internationale sur les énergies du futur en 2017.