Des tuyaux colorés et entremêlés courent dans tous les sens, du sol au plafond, dans un vacarme assourdissant. Pour la première fois de son histoire, Google a ouvert les portes de plusieurs de ses data centers au magazine américain Wired. C'est ici que bat le cœur du monde digital.
D'ordinaire, seule une poignée d'employés de l'entreprise sont autorisés à pénétrer dans ces centres. Le bruit des ventilateurs qui contrôlent la quantité et la température de l'air ambiant y est tel que les boules quies s'imposent durant la visite. Exceptionnellement donc, le photographe, dont les superbes photos sont visibles ici, a pu pénétrer dans l'antre de Google, notamment à Lenoir en Caroline du Sud, une petite ville endormie de 18 000 habitants truffée d'usines de meubles, où le moteur de recherche a décidé d'installer l'un de ses data centers géants. Google a réparti ses infrastructures dans différents bâtiments situés dans le monde entier. Ils sont une douzaine en tout, installés dans des petites villes américaines comme Council Bluffs, dans l'Iowa, ou européennes comme Saint Ghislain en Belgique. Bientôt, l'Asie aussi hébergera des milliers de serveurs, notamment à Hong-Kong et à Singapour.
Car le succès de Google réside aussi dans sa capacité à construire, à organiser et à faire fonctionner un immense réseau de serveurs, de câbles de fibre optique longs de milliers de kilomètres, dotés d'une efficacité et d'une vitesse redoutables. C'est ce réseau physique qui permet aux internautes d'accéder à 20 milliards de pages web chaque jour, de lancer 3 milliards de recherches quotidiennement, parfois sans même que l'internaute ait eu le temps de finir de taper les mots clefs nécessaires.