C’est bien la preuve que la toile est étroitement surveillée par les gouvernements du monde entier. Google a publié un communiqué hier pour alerter sur le fait que son moteur de recherche subit de plus en plus de demandes de suppression de contenu de la part des gouvernements. Et pas seulement de la Chine, de l’Iran ou de pays où la censure règne, loin de là !
« Nous pensons qu’il est important de dévoiler au grand jour la manière dont les actions des gouvernements peuvent affecter nos utilisateurs » explique Dorothy Chou, Senior Policy Analyst chez Google. Deux fois par an, depuis 2010, Google publie un Transparency Report, disponible en 40 langues. D’après le document publié hier, la tendance est très nette : la surveillance opérée par les responsables politiques ne cesse d’augmenter. Rien qu’entre janvier et juin 2012, Google a reçu 20 938 demandes de renseignements, portant sur un total de 34 614 utilisateurs. Alors que sur la même période, l’année dernière, le nombre de requêtes gouvernementales n’était que de 13 500 ! Parallèlement, le géant du Net a aussi reçu 1 791 demandes de suppression de contenu, soit 600 de plus qu’au premier trimestre 2011. La plupart du temps, les Etats demandent à ce qu’un contenu disparaisse à jamais de la toile parce qu’il est diffamatoire, qu’il menace leur sécurité, qu’il résulte d’une usurpation d’identité ou du non respect des droits d’auteur.
Google souligne en outre que d’autres sites comme Dropbox, LinkedIn ou encore Twitter commencent à publier à leur tour en ligne leurs statistiques.
Pour la France, Google a dû supprimer, en réponse à une ordonnance de tribunal, 992 résultats de recherche qui auraient enfreint la vie privé d'un individu, mais a refusé en revanche de supprimer un post de blog sur une ancienne personnalité politique, estimant qu’il n’était pas diffamatoire. « Le nombre de demandes de suppression de contenu que nous avons reçues a augmenté de 132 % par rapport à la période de référence » conclut Google.