Il ose encore défier un empire. Greg Smith, ancien directeur général de la banque américaine Goldman Sachs, poursuit sa croisade. Après avoir démissionné en mars dernier avec pertes et fracas, en publiant dans le New York Times un article incendiaire contre son ancien employeur – il l’accusait notamment d’être « toxique et destructeur » et de parler de ses clients comme de « bouffons » -, le voilà qui publie désormais un livre intitulé « Pourquoi j’ai quitté Goldman Sachs ».
Hier, il était l’invité de la célèbre émission « 60 Minutes » aux Etats-Unis. « Cela doit être difficile à comprendre pour les gens de Goldman, mais j’ai adoré cette entreprise. J’y ai mis tout mon cœur et toute mon âme. Je ne vois pas cela comme une trahison. Je pense juste que les directeurs de Goldman Sachs ne tiennent aujourd’hui pas compte des intérêts au long terme de leurs clients » explique t-il sans sourciller. Dans son livre, il dénonce la culture d'entreprise de la banque d'affaires, déjà régulièrement sous le feu des critiques. Il raconte ainsi, comme le rapporte Le Figaro, que lorsqu'il a mis les pieds pour la première fois dans l'entreprise, il avait bien un badge d'accès et une adresse e-mail mais pas de place ni de siège attitré. En somme, il devait, comme la plupart des petits nouveaux, travailler et se rendre aux réunions armé de son tabouret ! Selon lui, certaines méthodes de management sont dignes de celles employées dans les camps d'entrainement militaires américains.
De son coté, l’entreprise ainsi incriminée a fait savoir, par la voix de son patron Lloyd Blankfein, qu’elle ne se sent « pas vraiment concernée » par les révélations contenues dans le livre. Pire, elle vient de boucler un rapport incendiaire sur son ancien cadre, le dépeignant comme « un des employés les moins performants du groupe » et comme un salarié frustré.
Greg Smith a reçu une avance de son éditeur de 1,5 million de dollars. Il faut dire que sa lettre de démission avait été vue plus de 3 millions de fois en 24 heures.