Combien vaut une vie humaine ? C’est à cette question, impossible à répondre, que Germanwings va pourtant devoir s’atteler. Car après le choc du crash de son avion dans les Alpes et l’émotion mondiale, la compagnie aérienne a l’obligation d’indemniser les familles des victimes.
Obligé ? Oui d’après la convention de Montréal signée en 1999 par l’Allemagne, la France, et 110 pays. Ce texte engage les compagnies aériennes à verser une première avance aux ayant droits sous deux semaines après la reconnaissance de l’identité des victimes. Et ce premier versement ne peut être plus bas que 18 000 euros.
Macabre décompte
Les indemnités versées aux familles et aux proches sont calculées selon deux critères; le premier est le préjudice moral lié à la parenté avec la victime. Plus on est proche, plus la somme est importante. Le barème français établit ainsi qu’un conjoint décédé « vaut » entre 20 000 et 30 000 euros pour couvrir le préjudice moral… Le préjudice économique s’évalue lui sur le « manque à gagner » de l’absence du disparu pour sa famille.
Même si le transporteur n’est pour rien dans le crash, il doit automatiquement verser cet argent, une somme qui ne peut dépasser les 127 000 euros par voyageur. Au delà, ce sont les assurances qui prennent le relais, et qui détermine la somme selon les résultats de l’enquête. Et c’est là que les circonstances du crash vont parler.
La thèse du suicide
S’il est avéré que c’est bien le copilote qui a sciemment lancé l’A320 vers son funeste sort dans un geste de suicide, emportant avec lui 149 passagers et personnels d’équipage, les assureurs pourraient décider d’exonérer la responsabilité de Germanwings. Les caisses de l’entreprise s’en porteraient mieux, mais la faute morale écornerait durablement l’image de marque de la compagnie low cost, ainsi que de sa maison mère la prestigieuse Lufthansa.